Les montants des contributions payées par les industriels et distributeurs "ont doublé en cinq ans", pour atteindre 1,6 milliard d'euros au titre de l'année 2025, "un vrai sujet de préoccupation", a déclaré le directeur général de Citeo, Jean Hornain, lors d'un point de presse organisé jeudi.
Plusieurs facteurs expliquent cette flambée: l'inflation des coûts liés à la collecte et au tri, des opérations qui ont subi, comme l'ensemble de l'économie, une inflation "des coûts de transports et des coûts de l'énergie", a indiqué Anne-Sophie Louvel, directrice des opérations et territoires pour Citeo.
Mais cette augmentation des charges est aussi, selon Citeo, le résultat de l'évolution de la législation, qui détermine le cahier des charges de Citeo établi par l'Etat. Avec la loi Agec sur l'économie circulaire, entrée en vigueur en 2021, "on a changé un peu de logique dans le versement des soutiens aux collectivités locales", a expliqué Mme Louvel.
Alors que le montant de ces soutiens était corrélé aux résultats, en matière de tonnes recyclées, "aujourd'hui on a une sorte d'enveloppe garantie, qui est plutôt liée à l'objectif annuel", a-t-elle expliqué.
Si le cahier des charges reste en l'état, compte tenu de l'évolution des objectifs, Citeo craint une augmentation de 25 % des charges l'an prochain. Celles-ci pourraient atteindre deux milliards d'euros, le tout "dans une situation où on a des mises en marché et une consommation qui sont plutôt en berne", donc moins d'emballages pour payer encore plus de contributions, résume Anne-Sophie Louvel.
La hausse de la facture sera d'autant plus compliquée à accepter pour les industriels que les résultats ne sont pas au rendez-vous pour certains matériaux, comme les emballages en plastique, dont le taux de recyclage était de 27 % en 2023. L'Europe a fixé un objectif de 55 % de recyclage des déchets d'emballages plastiques d'ici 2030.
Citeo demande donc à l'Etat "une mise sur pause, un stop à cet emballement financier" et l'activation de "leviers" à mobiliser pour atteindre les objectifs.
Parmi ces leviers, la généralisation de la tarification incitative, qui a pour but de limiter la production d'ordures ménagères en facturant à l'usager les déchets résiduels qu'il produit, ce qui incite à trier davantage.
Avec AFP.
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