Construction d une maison aux murs en paille et a ossature bois, materiaux biosources et geo-sources, en circuit court et naturellement recyclable.
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Tendances

L’essor des maisons en paille, une solution durable et économique

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Face à l’urgence climatique, la construction en paille séduit de plus en plus en France. Moins énergivore et émettrice de carbone, cette technique allie performances écologiques, économies d’énergie et sécurité. Un savoir-faire ancien, désormais modernisé et encadré, qui s’impose comme une alternative durable.

Le secteur du bâtiment représente un poids considérable dans les émissions de gaz à effet de serre en France, avec 23 % des émissions nationales, selon les chiffres de l'ADEME.

Face à ce constat alarmant, la construction ben paille, une technique plus respectueuse de l’environnement, connaît une croissance significative ces dernières années. À l’heure de la transition climatique, de nombreuses collectivités adoptent cette méthode pour réduire leur empreinte carbone et répondre aux exigences en la matière.

Un matériau écologique et performant

L’engouement pour la construction en paille repose avant tout sur ses nombreux avantages environnementaux. Selon l’association Oïkos, membre du Réseau Français de Construction Paille (RFCP), la paille, combinée à une ossature en bois, agit comme un véritable puits de carbone biogénique.

Mais ce n’est pas tout, puisque ce matériau offre aussi une grande isolation thermique. En période estivale, la botte de paille brille par sa capacité à limiter les effets des fortes chaleurs grâce à sa densité, tout en maintenant d’excellentes performances en hiver. Résultat : une réduction significative des besoins en chauffage et en climatisation. De plus, son isolation acoustique constitue une barrière efficace contre les nuisances sonores.

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Une technique remise au goût du jour

Si l’on observe aujourd’hui un regain d’intérêt pour cette méthode de construction, elle n’est pourtant pas nouvelle. Apparue il y a environ 150 ans, elle a commencé à se démocratiser à la fin du XXe siècle. Cependant, c’est en 2012 que la construction en paille a pris un nouvel essor grâce à la mise en place d’un cadre juridique. Une normalisation qui a permis aux professionnels de bénéficier d’une assurance décennale, au même titre que les constructions réalisées avec des matériaux plus traditionnels.

Ce tournant réglementaire a également aidé à briser certaines idées reçues sur la paille. "Il y a la question du feu qui revient régulièrement. […] Paradoxalement, la botte de paille ne brûle pas. Elle brûle extrêmement mal. Et on a des tests de retard au feu qui montrent que les deux heures réglementaires demandées pour les bâtiments sont largement tenues", explique Julien Cerri, charpentier pour la SCOP Cabestan et l’Atelier du Bois, dans les colonnes de Lyon Demain.

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Une sécurité renforcée face aux incendies

D’ailleurs, contrairement à ce que l’on pourrait penser, la densité de la botte de paille constitue même un véritable atout en cas d’incendie. "Il n’y a pas d’air dedans. Le fonctionnement du feu est basé sur un triangle. Il faut quelque chose qui allume le feu. Il faut un comburant et un combustible. Si on enlève un des trois éléments, ça ne fonctionne plus. Donc en enlevant l’air grâce à la masse volumique de notre isolant, il n’y a pas suffisamment d’oxygène pour que le feu se développe", détaille Julien Cerri.