Birdeo estime que l’enjeu majeur pour 2025 est de “dépasser la mise en conformité” pour “atteindre une performance durable stratégique, au cœur des organisations”.
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Tendances

Emplois à impact : le top 5 de ceux qui recrutent en 2025

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Achats, finance, marketing, logistique... Qui dit "impératifs écologiques et transformation durable des entreprises", dit "compétence RSE qui s’infuse au cœur des métiers traditionnels". Un cabinet de recrutement dresse son top 5 des métiers à impact les plus recherchés.

Quels sont les métiers à impact qui recrutent le plus en 2025 ? Birdeo, cabinet en recrutement et chasse de tête spécialisé dans le développement durable et l’impact, a publié pour la 7ème année consécutive son top 5, sur la base de 200 entreprises clientes. Le cabinet dit avoir accompagné depuis 2010 de nombreuses références telles que LVMH, BNP Paribas, Sephora, Danone, Bonduelle, PwC, ou encore la communauté B Corp, dans leurs recherches de talents répondant aux nouveaux enjeux sociétaux des entreprises : RSE, achats et finance responsables.

Il note deux grandes tendances : l’essor d’expertises techniques pointues et l’émergence de profils à double compétence. Pour lui, la réglementation européenne (CSRD, CS3D) "continue de jouer un rôle moteur dans les besoins en recrutement et la mobilité interne devient un levier clé pour les organisations, la rétention des talents, offrant des opportunités d’évolution professionnelle et poussant les métiers à intégrer la dimension RSE dans leurs pratiques".  

Birdeo estime que l’enjeu majeur pour 2025 est de "dépasser la mise en conformité" pour "atteindre une performance durable stratégique, au cœur des organisations". Voici son top 5 établi pour 2025. 

En réponse aux impératifs écologiques et à la transformation durable des entreprises, la compétence RSE s’infuse désormais au cœur des métiers traditionnels (achats, finance, marketing, logistique), créant des perspectives d’évolution et de double compétence."

Chef de projet économie circulaire (ACV-éco-conception) 

Le chef de projet écoconception et recyclabilité conçoit des produits et des services en utilisant autant que possible des matières recyclées ou alternatives et en minimisant les effets négatifs sur l’environnement. Il a pour rôle d’identifier de nouveaux matériaux et de nouvelles façons de produire. Il met en avant l’innovation produit et sensibilise à l’éco-conception à l’interne et à l’externe.  

L’idée est d’engager les entreprises à repenser leurs offres produits, pour prendre en compte leur impact environnemental à toutes les étapes de leur cycle de vie. Que ce soit au niveau de la conception, du packaging, de la fin de vie du produit, du réemploi... 

Ce poste exige un BAC + 5 en école d’ingénieur ou en design, avec une spécialisation en environnement ou en développement durable. Il faut avoir une bonne connaissance des processus réglementaires en plus de bien maîtriser les sujets liés au développement durable.  

On peut espérer gagner de 50 à 55 000 euros par an en moyenne selon l’expérience.  

Responsable RSE en temps partagé  

Selon Birdeo, les ETI et PME en France ne sont pas toujours en mesure de créer des postes uniquement dédiés à la durabilité. Mais elles ont besoin de technicité et de compétences à ce niveau. La solution : engager un responsable RSE en temps partagé. Son rôle : diagnostiquer l’existant, définir des pistes d’action, travailler les risques et les impacts négatifs... Le tout pour assurer les impacts positifs de l’entreprise et sa pérennité. Ce poste prend le plus souvent soit la forme d’un CDI, soit d’un contrat de prestation avec un taux jour.  

Ce métier exige également un BAC + 5, avec une spécialisation en RSE. On demande le plus souvent une première expérience dans le domaine de la RSE mais également un réseau de contacts en la matière. En termes de savoir-être, mieux vaut avoir du leadership et une excellente organisation.  

Manager sustainability risk, ou responsable des risques en durabilité 

Comme son nom l’indique, le responsable des risques en durabilité prend en compte la notion de risques pour l’entreprise, en lien avec la réglementation sur la CSRD et la CS3D.  

Qu’il s’agisse de business éthique, de droits de l’homme, de "compliance", de devoir d’adaptation et de mise en conformité de ses opérations avec le droit national et européen, tout est scanné. Le responsable des risques en durabilité identifie, évalue et fait met tout en œuvre pour atténuer les risques liés aux facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).  

Un BAC + 5 avec une spécialisation juridique et une formation RSE, ou du moins un intérêt marqué pour le développement durable, est demandé. Mieux vaut avoir une expérience dans le conseil en gestion globale des risques, des risques industriels, des rapports de durabilité, de la notation ESG. En plus d’avoir un certain leadership, il faut être en mesure de vulgariser des concepts complexes.  

On peut s’attendre à une rémunération allant de 70 à 100 000 par an en moyenne selon l’expérience et la taille de l’entreprise.   

Responsable du vivant (eau et forêt) 

Un beau titre que celui-ci : pourquoi ne pas être responsable du vivant ? Birdeo explique qu’au regard de la réglementation sur la lutte contre la déforestation importée et la préservation des ressources en eau, le responsable du vivant vise à définir une stratégie biodiversité (mesure des impacts, politiques, objectifs) et participe à l’intégration des enjeux nature dans les démarches de création d’offres avec l’écoconception de produits et de boucles circulaires. Il doit avoir du leadership dans des initiatives sectorielles et auprès d’acteurs institutionnels.  

Sous ce titre et dans les missions peut aussi être inclue la gestion des ressources naturelles en prévenant la perte de la biodiversité, est-il précisé.  

Ce poste nécessite un BAC + 5 en école d’ingénieur avec une spécialisation environnement et biodiversité ainsi qu’une expertise technique en hydrologie. Cela nécessite de maîtriser des projets complexes et de très bien connaître les réglementations en vigueur ainsi que les outils de mesure d’impact.  

On peut s’attendre à une rémunération de 50 à 65 000 euros par an en moyenne selon l’expérience et le lieu.  

Direction supply et achats durables 

Ce poste concerne les fonctions achats et logistique de l’entreprise. Il implique de repenser le "sourcing", la gestion des stocks, la manutention ainsi que le transport. Il faut des compétences liées à l’économie circulaire, l’énergie, la décarbonation, les audits fournisseurs etc.  

Birdeo précise que son rôle est "d’assurer la montée en compétences de ses parties prenantes internes et externes, de mettre en œuvre les KPI et outils de mesure sur l‘ensemble de la chaine d’approvisionnement et de distribution et de créer un environnement favorable à l’innovation, par exemple du packaging". 

Il faut aussi un BAC + 5 en école d’ingénieur. En termes de savoir-faire, ce poste exige une expertise métier doublée d’une connaissance et compréhension des enjeux de durabilité appliquée au secteur et au métier. Il faut avoir du leadership d’influence, du relationnel, de la rigueur, de la curiosité.  

Côté salaire, on peut s’attendre à gagner plus de 100 000 euros par an en moyenne, selon l’expérience et la taille de l’entreprise.