D'après un rapport de l'ADEME en 2022, 16 % du CO2 du secteur aérien est émis lors de la production et distribution du kérosène, et 84 % lors de la consommation du carburant.
©ysn Benz/Pixabay
Tendances

Grâce à ses solutions d’éco-pilotage, cette start-up veut accélérer la décarbonation de l’aviation

Article réservé aux abonnés

Spécialisée dans l'édition de solutions logicielles dédiées à l’éco-pilotage aérien, la start-up OpenAirlines a bouclé le 15 novembre dernier une levée de fonds de 45 millions d’euros auprès des fonds Eiffel Essentiel et Mirova Environment. Zoom sur cette "clean-tech" française qui ambitionne de réduire les émissions mondiales de l’aviation. 

Aider les compagnies aériennes à réaliser des économies de carburant, c’est ce que promet la start-up française OpenAirlines. Créée en 2006, cette société a développé SkyBreathe®, une plateforme de logiciels dans l’aide à l’éco-pilotage des avions, qui s’appuie notamment sur le Big Data et l’intelligence artificielle pour permettre à ses clients de réduire leur consommation de kérosène jusqu’à 5 % par vol, et donc diminuer leurs émissions de CO2. 

La solution SkyBreath d'OpenAirlines

Plus de 5,5 millions de tonnes d’émission de CO2 évitées 

En cumulé à fin 2023, cette jeune pousse a ainsi permis aux compagnies aériennes équipées de son innovation d’éviter l’émission de plus de 5,5 millions de tonnes de CO2 en cumulé à fin 2023. 

Ces dernières années, grâce à une croissance stable et continue, OpenAirlines s’est peu à peu imposé comme un leader sur son marché en nombre d’avions équipés dans le monde. Aujourd’hui, cette "clean-tech" travaille avec 70 compagnies aériennes, dont Air France, Transavia, Hop, easyJet, Norwegian, Korean Air, Indigo ou encore DHL. 

"Depuis l’investissement de notre fonds alter equity3P en 2015, le chiffre d’affaires de la société qui s’élevait à 1 million d’euros a été multiplié par dix", souligne Marianne Simeoni, directrice d’investissement associée chez alter equity – un fonds d’investissement à impact positif. 

Rentable depuis 2021, la société a dépassé en 2024 le seuil de 10 millions d’euros de revenu annuel récurrent. 

A la conquête de nouveaux marchés 

Sous l’impulsion d’alter equity, OpenAirlines a également engagé un plan d’action RSE pour faire progresser ses pratiques de gestion vers plus de responsabilité sociale et environnementale. L’entreprise, qui a obtenu la certification B Corp en 2020, a par exemple réduit la consommation de ses serveurs de 30 % et ouvert 10 % de son capital à ses salariés, au nombre de 95 aujourd’hui.  

"Open Airlines illustre ce que nous cherchons à faire et démontrer avec alter equity, c’est-à-dire que l’activité économique et l'investissement peuvent être à la fois responsables et rentables", note Fanny Picard, fondatrice d’alter equity, avant de préciser : "Pendant que nous en avons été actionnaire, cette entreprise a été utile par son activité, en diminuant les émissions de gaz à effet de serre mondiales de façon considérable, mais aussi par ses pratiques de gestion en ancrant un comportement beaucoup plus responsable vis-à-vis de l’ensemble de ses parties prenantes."

Le 14 novembre dernier, alter equity a annoncé la cession par son premier fonds alter equity3P de sa participation au capital de la start-up OpenAirlines aux fonds Eiffel Essentiel et Mirova Environment avec qui elle vient de finaliser une levée de fonds à hauteur de 45 millions d’euros.  

De quoi lui permettre de renforcer sa position de "leader mondial" et partir à la conquête de nouveaux marchés, notamment en Asie et en Amérique du nord.