Les dépenses des ménages en bio sont en croissance de 0,8 % en valeur par rapport à 2023, à 12,2 milliards d’euros.
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Tendances

Chiffres du bio en 2024 : des surfaces en recul malgré une consommation qui repart

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L’Agence BIO, qui assure le suivi et la diffusion des indicateurs nationaux sur l’agriculture biologique, vient de dévoiler les chiffres du marché et de la production bio pour 2024. Après deux années difficiles, 2024 présente des signes encourageants pour la filière biologique française côté consommation. 

Les principaux chiffres qui ressortent sont les suivants : 

-Les dépenses des ménages en bio sont en croissance de 0,8 % en valeur par rapport à 2023, à 12,2 milliards d’euros (TTC) [1]. A cela s’ajoutent 826 millions d’euros de débouchés en restauration hors-domicile et 1,2 milliards d’euros d’export (Chiffres hors-taxe stade de gros). 

-Sa part dans les achats alimentaires des Français reste stable à 6 %, soulignant selon l'Agence BIO "l’efficacité des mesures de soutien à la demande par la consommation mises en œuvre depuis 2022, et qui portent leurs fruits dans tous les circuits de distribution, à l’exception de la grande distribution".

-Côté production : le solde de +1 % entre producteurs bio entrants et sortants s’accompagne pourtant d’une baisse des surfaces bio de 56 197 hectares en bio, la part du bio dans la surface agricole nationale demeurant à 10 %.

Ainsi, au global, le marché de la bio s’établit à 12,2 milliards d’euros, toujours déséquilibré, remarque l'Agence BIO, entre la consommation à domicile et celle en restauration, puisque 92 % du bio est consommé à la maison, contre 8 % dans les cantines ou les restaurants.

Magasins bio et commerces de proximité

On remarque aussi que le bio représente 5,6 % des achats alimentaires des Français, un chiffre constant par rapport à l’année précédente. Selon l'Agence BIO, le redémarrage de la consommation à domicile s’observe dans les magasins bio, le commerce de proximité (boulangeries, primeurs, boucheries…) et la vente directe, chacun enregistrant une croissance de 7 %, tandis que la grande distribution affiche un recul de 5 %. 

Les chiffres sont pour leur part inchangés comparés à 2023 concernant le hors domicile, avec 6 % des achats de la restauration collective (13 % selon 21 % des cantines qui télédéclarent dans l’outil « ma cantine ») et 1 % des achats de la restauration commerciale qui sont effectués en bio.

Plus de légumes bio, moins de produits laitiers et carnés

Les légumes bio progressent de 9 %, principalement via les circuits spécialisés et la vente directe, est-il également précisé. À l’inverse, les produits laitiers et carnés subissent une baisse respective de 5 % pour le lait et 6 % pour la viande bio, en particulier en bœuf et porc.

Légère baisse des surfaces mais bonne dynamique de recrutement

La France enregistre en 2024 une légère baisse des surfaces cultivées en bio pour la deuxième année consécutive, à -2 %. Le bio a reculé de 56 197 hectares en 2024, à 2,7 millions d’hectares, après un recul de 54 248 hectares en 2023, soit une perte d’environ 110 000 hectares en 2 ans, "un phénomène concentré notamment sur les grandes cultures".

L'Agence BIO remarque toutefois que si le bio recule en métropole, les territoires d’Outre-mer continuent pour leur part de montrer une dynamique positive.

La dynamique de recrutement dans la bio reste quant à elle positive, avec un solde net de producteurs bio de 1 % et 4 431 nouvelles fermes bio. Cette évolution confirme l’attrait du métier agricole quand il est exercé en bio, et maintient le poids de la bio à 15 % des fermes françaises, un capital national important à préserver.  

Et ailleurs dans le monde ?

L’Allemagne, qui représente 1er marché européen, augmente de 5,7 % à 17 milliards d’euros et creuse l’écart avec le marché français, qui est le 2ème de l’Union Européenne. La part de bio dans les achats allemands est de 7 %. 

L'Agence BIO note aussi que parmi les marchés comparables en part de dépenses en bio, les États-Unis sont en croissance de 5 % à 63 milliards d’euros avec une part de marché identique à la France à 6 % des achats des ménages en bio.

En conclusion, l'Agence BIO estime que face au ralentissement de la consommation depuis 2021, "il est devenu essentiel de raviver l’envie de bio afin que les consommateurs accueillent dans leurs paniers les produits des agriculteurs bio". C’est, rappelle-t-elle, l’enjeu de la campagne "C’est Bio la France, #ayons le Bioréflexe", avec le lancement du premier spot TV dédié au label bio le 22 mai dernier à l’occasion de l’anniversaire du label français AB.