"La profession bio est en colère", a lâché Olivier Chaloche, co-président de la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab).
Le ministère de l'Agriculture a confirmé mardi "dans un contexte budgétaire compliqué" la suppression de 5 millions d'euros consacrés à la communication de l'Agence Bio, chargée du développement, de la promotion et de la structuration du secteur. Le soutien à des projets bio doit aussi être réduit de près de 10 millions d'euros en 2025.
"On a besoin de cette communication. Il faut qu'on entende parler des produits bio, de tous leurs effets positifs sur l'environnement", a soutenu le co-président de la Fnab à la ministre.
Relancer la demande
"Aujourd'hui, on voit que les conversions en bio sont à l'arrêt parce qu'il y a un manque de demande. D'où notre incompréhension d'avoir coupé ces 5 millions d'euros dédiés à la com', qui étaient justement censés relancer cette demande", a déploré Jérémy Dietner, représentant des producteurs bio dans le Grand Est.
Face à ces critiques, la ministre a nié l'existence de coupes budgétaires.
"Cette année, 5 millions étaient prévus, 5 millions sont déployés pour la communication sur les 700 millions que la puissance publique affecte à l'agriculture biologique", s'est-elle défendue, faisant référence à la campagne de communication "C'est bio la France", lancée jeudi à l'occasion des 40 ans du label Agriculture Biologique (AB).
Deux campagnes publicitaires télévisées sont prévues en mai et en septembre. Au-delà, l'agence ne sait pas comment elle continuera à promouvoir ces aliments issus d'une agriculture sans pesticides ni engrais de synthèse, alors même qu'elle observe les débuts d'une reprise de la consommation.
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"Je ne comprends pas du tout cette rumeur selon laquelle l'État se désengagerait du bio. Ma présence ici en est la démonstration", a déclaré la ministre.
Annie Genevard a annoncé la mise à disposition d'une aide de 25 millions d'euros pour soutenir la décarbonation des serres, en agriculture bio ou conventionnelle.
"On voit que ça permet de décarboner la production, de résister davantage aux intempéries, de pouvoir produire plus précocement", a souligné la ministre.
En 2023, la France a observé une baisse du cheptel bio et sa première baisse des surfaces agricoles réservées à ce mode de production (-2 %).
Avec AFP.