La ville de Paris possède une gigantesque base de données, qui regroupe les nombreuses applications de la ville, celles des usagers mais aussi celles utilisées par ses agents. Elle a décidé d'en améliorer le stockage et la gestion en créant son propre "data center".
Chauffer les immeubles alentour
Alors en quoi ce nouveau centre de stockage est-il éco-responsable ? Cela se joue au niveau énergétique. Les "data center" sont en fait grandes salles pleines d'ordinateurs reliés en réseaux et de serveurs informatiques. Très énergivores, ils représentent 4 % de la consommation totale d'énergie dans le monde, dont 40 % est utilisée pour les refroidir. La mairie de Paris a donc décidé, comme Bordeaux, d'utiliser leur forte production de chaleur pour chauffer les immeubles alentour, grâce à une pompe à chaleur connectée au réseau local d'eau chaude. Cela devrait également permettre de chauffer une serre d'agriculture urbaine sur le toit du bâtiment.
Retrouver son indépendance
Le site, situé Porte de la Chapelle, ainsi que le centre de traitement de données sont pour la première fois détenus par la Mairie. Jusque là, elle faisait appel à des entreprises privées pour gérer ses données. En reprenant la main sur cette gestion, la ville de Paris recouvre en indépendance. Elle va ainsi pouvoir se mettre en conformité avec le RGPD (règlement général sur la protection des données), un texte européen qui entend limiter l'utilisation abusive des données personnelles des utilisateurs. La municipalité va aussi économiser sur ses frais de stockage grâce à cette nouvelle indépendance. Les 16 millions d'euros investis devraient être rentabilisés d'ici huit ans.