"Reprenons le contrôle de notre alimentation, favorisons la production locale, le lien social et intergénérationnel (...) collaborons à la préservation des savoir-faire des gestes du jardinage "
©Adopte ma Tomate/www.adoptematomate.com

Adopte ma Tomate : l’appli qui met en relation des propriétaires de terrain et des mains vertes

Adopte ma Tomate est le fruit d’un constat sur l'inaccessibilité et la qualité de l’alimentation en ville. Octavia Ivan, créatrice de l’application et roumaine d'origine, est installée en France depuis 6 ans. Jusqu’alors, les fruits et légumes qu’elle consommait étaient issus du jardin familial. Elle confesse avoir subi un déclic lors de ses premières courses dans l'Hexagone.

"J’ai découvert plein d’initiatives en France et ailleurs notamment Colibris, Les Incroyables Comestibles en Angleterre… J’ai compris qu’il y a, à la fois une volonté et une mise en place de projets. Du coup, je me suis dit pourquoi ne pas essayer d’agir". Octavia Ivan a grandi au contact de la nature durant toute sa vie en Roumanie. La saisonnalité et l’entretien d’un potager ne lui sont pas étrangers. Arrivée à Toulouse, elle constate cependant qu’il est difficile de créer un potager lorsque l’on vit en ville. Manque de place, pas de jardin ni de terrasse, la "main-verte" qui voudrait cultiver son potager n’en a pas toujours la possibilité. Elle décide alors de développer une application de co-jardinage urbain avec Olivier Pillaud Tirard, son collaborateur : "Adopte ma Tomate". 

La tomate Octavia - Co-Fondatrice d'Adopte ma tomate
©Adopte ma Tomate

La tomate Olivier - Co-Fondateur d'Adopte ma tomate
©Adopte ma Tomate

C’est lors d’un marathon de l’innovation Wo’Mixcity en 2017 que l’idée a éclos, guidée par la volonté de "donner un accès à tous aux terrains cultivables près de chez soi". En 35 heures, l’espace d’un week-end, son groupe et elle ont œuvré à faire sortir de terre le projet "Adopte ma Tomate". L’idée est simple : sans téléchargement, accessible depuis son ordinateur ou son smartphone simplement avec une connexion Internet, on peut partager son jardin ou en trouver un. D’abord testée sur Toulouse, l’application permet aujourd’hui des échanges en Belgique, au Luxembourg et même en Allemagne – la plateforme bascule automatiquement en anglais lorsqu’elle est consultée depuis un support étranger.

Adopte ma Tomate a depuis évolué. En plus des particuliers, un volet entreprise a vu le jour. Fort de ses 3 600 utilisateurs, de sa centaine de jardins partagés et de plusieurs mises en relation chaque semaine, l'application contribue à étendre l’économie collaborative. "Il y a des personnes qui trouvent leur terrain et plusieurs terrains qui trouvent des main-vertes. C’est le but de notre existence", souligne la fondatrice.

Le potager Raymond VI à Toulouse, il a été mis en place avec la participation de la Mairie de Toulouse et de plusieurs associations : Green my City, Toulouse en transition, DIRE et CPIE Terres toulousaines.
©Adopte ma Tomate

À la suite de cette expansion, une société par action simplifiée (SAS) a vu le jour. Ce ne sont plus seulement les particuliers, mais aussi les entreprises, les promoteurs, les copropriétés ou les collectivités locales qui sont ciblés. "Cette année on a lancé l’offre B to B", déclare-t-elle. Ainsi, "une entreprise qui veut créer un potager pour ses employés, une copropriété ou une collectivité locale qui veut améliorer le 'vivre ensemble', un promoteur qui a compris l’importance de développer la nature dans les nouvelles constructions…", autant d'entités qui peuvent mettre à disposition un espace pour y créer un potager.  

Quand on va au restaurant, il n’y a jamais une salade sans tomate, peu importe la saison. Je vois des poke bowl - c’est la mode en ce moment - avec de la mangue et des ananas. A quel moment on a vu des mangues et des ananas en France ?" - Octavia Ivan, fondatrice de l'application "Adopte ma Tomate"

Au-delà de la création du potager en tant que tel Octavia est guidée, selon ses mots, par des valeurs en lien avec "l’alimentation pour tous, la création du lien social et intergénérationnel", ainsi que la volonté de participer à la "re-végétalisation des villes". Le lien à la terre, la découverte et l’écoute de la nature, la compréhension de la saisonnalité et le sentiment d’accomplissement de consommer quelque chose que l’on a fait pousser peuvent produire des prises de conscience : "On a eu la belle surprise de constater au bout d’un an que les utilisateurs d’Adopte ma Tomate, au-delà du fait de cultiver la terre, ont changé leur façon de consommer". 

Les main-vertes Laurie et Léo jardinent dans le jardin que Françoise a proposé sur l'application
©Adopte ma Tomate

Dans un contexte de changements climatiques provoquant des questionnements quant à la manière de nourrir la planète dans l'avenir, si le fait de jardiner permet aux personnes de "changer leur façon de vivre, qu’elles échangent la voiture contre le vélo quand elles peuvent, l’avion pour le train quand elles peuvent (…) l'impact est au-delà du jardin et ça, c’est magnifique", se réjouit la créatrice de la plateforme.

Ce sont des personnes qui ont compris qu’on ne mange plus de tomate en hiver, qu’on ne mange plus de tomate qui vient de l’autre bout de l’Europe ou d’ailleurs, puis qu’une tomate demande beaucoup de travail et beaucoup d’eau et qu’on ne la gaspille certainement pas." - Octavia Ivan, fondatrice de l'application "Adopte ma Tomate"

La prochaine étape pour le développement d'Adopte ma Tomate est de travailler à créer un réseau d'"ambassadeurs tomate" : toute personne motivée qui partage les valeurs d'Octavia et Olivier pourrait ainsi faire vivre le concept dans son quartier, sa ville, sa région...

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