Les employés travaillaient dans des franchises de Starbucks et de Prêt à manger.
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Société

Quatre salariés du groupe SSP licenciés pour avoir distribué des invendus alimentaires

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Ils travaillaient aux Prêt à manger et Starbucks de l’aéroport Marseille-Provence et distribuaient aux sans-abris les invendus alimentaires à la fin de leur service. Comment cette pratique est-elle encadrée par la loi en France ? Décryptage.

Quatre employés du groupe SSP, spécialisé dans la gestion de points de vente de la restauration dans les aéroports, les gares et les aires d’autoroute, ont été licenciés pour faute grave à la mi-mars, rapporte Ici Provence, anciennement France Bleu, lundi 14 avril. 

Leur direction leur reproche d’avoir donné des sandwichs et des salades destinés à être jetés à la fin de leur service. Les denrées alimentaires étaient distribuées en priorité aux sans-abris de l’aéroport, puis à des femmes de ménage ou des agents de sécurité. 

Une pratique généreuse mais illégale 

L'un des employés, surnommé Sabri par Ici Provence, a assuré auprès du média régional que sa direction était au courant et qu’elle ne le lui avait jamais reproché. Il assure qu'il ne savait pas que la pratique était illégale. 

Yvan, également licencié, se questionne : "Pourquoi aller jusqu’au licenciement ? Un simple rappel à l’ordre aurait suffi". Les quatre salariés ont annoncé avoir saisi le tribunal des prud’hommes.

Pour aller plus loin : L’écologie dans nos assiettes” 

En France, la loi Garot oblige depuis 2016 les enseignes de la grande distribution de plus de 400 m² à céder leurs invendus alimentaires à des associations caritatives. Cette mesure avait à l’époque était perçue comme un tournant majeur dans la lutte contre le gaspillage alimentaire car elle était la première de ce type à avoir été votée dans le monde. En 2019, elle a été étendue à la restauration collective publique. 

Malgré des effets positifs, notamment l'augmentation des dons, le gaspillage alimentaire reste un enjeu majeur. De nombreux professionnels de l’alimentation sont encore exemptés de toute solution pour leurs invendus. C’est le cas de la restauration et donc des franchises gérées par le groupe SSP. 

Les professionnels de la restauration sont en revanche tenus depuis 2021 de proposer à leurs clients d’emporter leurs restes avec eux à la fin de leur repas en vertu de la loi Egalim.