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J'apprends à nager : des cours de natation gratuits pour les enfants

Depuis 2008, un dispositif national permet à des enfants de suivre des cours de natation pendant les vacances. Et ce gratuitement.

Un enfant sur deux ne sait pas nager quand il arrive en classe de 6e. C'est le constat dressé par l'Institut national de prévention et d’éducation pour la santé. « L’enfant se déplace en autonomie, mais il n’est pas en sécurité dans la piscine », précise Vincent Hamelin, responsable du département développement des pratiques de la Fédération française de natation (FFN). 

La raison ? Les enfants ne sont pas égaux dans l’apprentissage de la natation. Notamment « dans certaines zones rurales ou quartiers prioritaires, note Vincent Hamelin. Et quand on ne sait pas nager, on est exclu. On ne peut pas accéder aux activités nautiques, comme la voile. » 

Des cours de natation gratuits 

Pour développer cette pratique et lutter contre les noyades, un dispositif a été mis en place par le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports en 2008. C’est l’opération « Savoir nager », devenue depuis le « Plan J’appends à nager ». Il s’agit de cours de natation gratuits (10 heures minimum), pour les enfants entre 6 et 12 ans en difficulté. Les leçons, dispensées par des professionnels, ont lieu pendant les vacances, les temps d’activités périscolaires et les week-ends.

Selon les statistiques de la FFN, 17 598 pratiquants ont été reçus en 2017. Des chiffres que l’on peut doubler si l’on prend en compte les stages organisés par les autres fédérations et par les collectivités. « L’opération a bénéficié à 30 000 enfants a minima sur le territoire l’an dernier », estime Vincent Hamelin, en charge de l’opération pour la FFN.

La Ville de Rennes (Ille-et-Vilaine) adhère au dispositif depuis 2016. « Cela vient en complément des séances scolaires, des cours dans les quartiers dits prioritaires, de l’école municipale de natation et des centres d’éducation sportive, liste Yvon Léziart, conseiller municipal délégué aux sports à Rennes. En 2016, 117 enfants ont suivi le stage. Mais des gamins passent à travers les mailles du filet. »

« Une première sensibilisation à l’eau »

Toujours à Rennes, la piscine de Bréquigny se prépare à accueillir les petits nageurs pendant les vacances de février. « On va afficher complet, constate Morgane Chiquet, la maitre-nageuse référente pour ces stages. Encore faut-il que tous les enfants viennent. Souvent, ce sont les professeurs d’EPS qui remarquent leurs difficultés et les inscrivent. »

Lors des dix heures de pratique, les enfants alternent entre exercices d’immersion et de flottaison. Si leur niveau est jugé suffisant, ils peuvent passer le test du « Sauv’nage » à la fin du stage. La FFN recense 9 386 candidats sur 17 598 pratiquants l’an dernier. Et 4 363 tests validés. La preuve pour Vincent Hamelin qu’il ne s’agit « pas d’une épreuve au rabais ». 

Un dispositif suffisant ? « Dix heures, c’est très court, juge Morgane Chiquet. Mais ça permet aux enfants de lever certaines appréhensions et de voir que notre métier, ce n’est pas que punir. » Même sentiment pour Vincent Hamelin : « C’est une première sensibilisation à l’eau. C’est pourquoi on incite les familles à poursuivre l’apprentissage à l’école, à rejoindre un club sportif ou à suivre un autre stage. »