Manque de lien social, difficultés financières, cours à distance... Partout en France, les étudiants "décrochent".
LOUIS COLMAGNE / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Social

Des particuliers proposent des séjours au vert aux étudiants en mal de grand air

Dans le contexte de la crise sanitaire, les témoignages d'étudiants qui tournent en rond, et pour qui les journées passent et se ressemblent, ne manquent pas. Des initiatives citoyennes se multiplient pour répondre à la demande de ces jeunes qui souhaitent changer d'air.      

La crise sanitaire qui se prolonge provoque un grand désarroi chez les étudiants. Alors que cette détresse a été largement relayée par les médias et que le gouvernement s’est attelé au problème, notamment en autorisant le retour en présentiel à l'université un jour par semaine, des initiatives citoyennes émergent aussi pour redonner des perspectives joyeuses aux plus jeunes.

Vincent Laubert, agriculteur dans le Doubs, sur la commune des Écorces, a été touché par les récents témoignages d’étudiants désœuvrés. Il est, avec sa femme, à la tête d’une petite exploitation d'agriculture raisonnée, et a lancé fin janvier une bouteille à la mer : il invite trois étudiants volontaires à passer le week-end chez lui, les 6 et 7 février 2021. Deux jours "de confiance et de convivialité" pour "sortir momentanément du marasme ambiant", le tout au grand air, à 900m d'altitude dans un décor enneigé.

Une démarche qui fait des émules

En quelques semaines à peine, l'idée a fait son chemin et la démarche ne fait plus figure d’exception en France. L'engouement suscité par l'offre de Vincent Laubert a fait des émules, mais la prise de contact n’est pas toujours aisée entre les particuliers et les étudiants souhaitant s'aérer l'esprit. Ainsi, des groupes Facebook ont été créés, par région, pour faciliter la mise en relation et faire connaître ces projets le plus largement possible, notamment grâce au hashtag #boldairetudiant. Le groupe qui rencontre le plus grand succès, "L’étudiant et le bol d’air Bretagne", compte aujourd’hui 864 membres, les offres d’hébergement se multiplient et les étudiants s’empressent d’y répondre. Les équivalents des pays de la Loire, de Normandie, des Hauts-de-France ou encore d’Île-de-France ont vu le jour pour que toutes les demandes puissent aboutir.

"Sociabiliser loin de ma chambre"

Lou, étudiante en master de droit au Mans, rêve de changer d’air ne serait-ce que pour quelques jours. Elle a donc pris contact, par le biais d'un des groupes, avec une famille chez qui elle devrait se rendre au mois de mars. "Comme tous les étudiants, je suis assise face à mon écran, seule, depuis mars dernier", confie-t-elle. "Et mon emploi étudiant consiste lui aussi à être seule face à un écran pendant des heures."  Retrouver un semblant de lien social, qui fait défaut depuis trop longtemps, lui semble désormais nécessaire : "Prendre un bol d’air, rencontrer des personnes, sociabiliser loin de ma chambre et de mes écrans est devenu vital".

Alors que les perspectives de sortie de crise se font attendre, les indicateurs sont dans le rouge pour les étudiants et les jeunes actifs. À la détresse psychologique quasi-généralisée s’ajoutent les difficultés financières de certains, les conséquences de la sédentarité, l’échec scolaire ou l'insertion difficile sur le marché de l'emploi. Parmi les jeunes enquêtés de ce rapport parlementaire, plus de la moitié sont inquiets pour leur santé mentale.

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