Avec d'autres leaders de la gauche, le député insoumis François Ruffin a appelé à "un front populaire" le 30 juin.
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Politique

Législatives anticipées : des leaders de gauche appellent à un "front populaire"

Les patrons du parti socialiste, Olivier Faure, et du parti communiste, Fabien Roussel, ainsi que le député insoumis François Ruffin ont appelé lundi à un "front populaire" aux législatives anticipées du 30 juin, mais pour la direction de LFI ce rassemblement doit se faire "autour du programme de la Nupes".

Tractations sous tension à gauche. Au lendemain de la victoire écrasante du Rassemblement national aux européennes, et de la dissolution surprise annoncée par Emmanuel Macron, "l'extrême droite n'est plus simplement aux portes du pouvoir (mais) a mis le pied dans la porte", s'est inquiété M. Faure sur franceinfo.

Avec un camp présidentiel réduit à moins de 15 % et par conséquent "en dehors de toute capacité à faire barrage", le premier secrétaire du PS a estimé qu'"il ne reste que la gauche" et a appelé à "la constitution d'un front populaire contre l'extrême droite".

Une proposition déjà émise la veille au soir par M. Ruffin, qui a répété sur France Inter qu'"il n'y a pas de fatalité" à la victoire du RN et insisté sur les "évidences partagées" à gauche, comme "la taxation des dividendes", "l'indexation des salaires" ou "la reconnaissance de la Palestine".

"Gagner ensemble plutôt que perdre divisés"

Ebauche de programme pour "partir unis, sur des bases claires", a ajouté le député de la Somme, soulignant le "miracle que la gauche fasse 32 % après des semaines à se diviser" et souhaitant "s'appuyer sur ce socle" pour "gagner ensemble plutôt que perdre divisés".

Même appel à l'unité du côté de M. Roussel, qui a réclamé sur le réseau social X "un pacte pour la France" et "un front populaire pour une République sociale et écologique". Ce qui suppose pour le numéro un du PCF que la gauche présente "un seul candidat dans chaque circonscription le 30 juin".

Reste le cas épineux du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, devenu un repoussoir pour ses anciens alliés. "Je ne m'alignerai pas sur (lui)", a prévenu M. Faure sur France Inter, affirmant qu'"il faut faire du neuf" et qu'il "ne s'agit pas de devenir (ses) supplétifs".

Mais du côté de LFI, Manuel Bompard a rappelé sur franceinfo que "ce rassemblement doit se faire sur un programme clair", en l’occurrence "celui de la Nupes" qui a porté la gauche aux législatives de 2022.

"Le rassemblement autour de ce programme, il est simple à faire", a appuyé le coordinateur du parti de gauche radicale, disant attendre "que la clarté sur les positions des uns et des autres soit faite dans les prochaines heures".

Avec AFP.