Des dizaines de collectivités ont appelé mercredi le gouvernement à maintenir le financement du "plan vélo".
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Politique

L'abandon du "plan vélo" est "inacceptable" pour les collectivités

Des dizaines de collectivités ont appelé mercredi le gouvernement à maintenir le financement du "plan vélo", supprimé dans le budget 2024, sans quoi des centaines de projets risquent d'être stoppés net.

"La suppression pure et simple d'une politique publique prometteuse, efficace et nécessaire est juste totalement inacceptable", lancent dans une lettre ouverte l'association Vélo et territoires et le Club des villes et territoires cyclables et marchables (CVTCM), qui réunissent des communes, départements et régions.

En 2023, Elisabeth Borne avait promis la poursuite de son plan vélo avec deux milliards d'euros jusqu'en 2027, avec une attention particulière aux zones rurales et périurbaines. Les 304 millions d'euros alloués au "Fonds mobilités actives" ont été supprimés dans le projet de budget 2024, parmi les mesures prises pour limiter le déficit.

Les projets d'aménagements comme des pistes cyclables, préparés et déposés par plus de 400 territoires, risquent ainsi de rester lettre morte, dénoncent les associations de collectivités. "On se sent démunis et assez en colère", a lancé mercredi Françoise Rossignol, présidente du CVTCM, en marge des 28e Rencontres Vélo et Territoires qui ont ouvert mercredi à Vannes (Morbihan).

"On partage la nécessité de faire un certain nombre d'économies, mais pas des économies absurdes", a poursuivi Mme Rossignol, par ailleurs maire (DVG) de Dainville (Pas-de-Calais). "Les communes ont établi des schémas cyclables. On doit passer à la réalisation, et c'est à ce moment qu'on voit disparaître l'accompagnement", qui représente parfois 60% du budget des travaux.

Le soutien d'une quarantaine de collectivités

"Ça va nous mettre un coup d'arrêt pour trois à quatre ans", le temps de relancer les projets après les élections municipales de 2026, a déclaré François Cuillerier pour l'Association des maires de France. Comme lui, une quarantaine de collectivités ont déjà signé la lettre, a indiqué l'association Vélo et territoires.

"C'est une douche froide, avec un arrêt total de quelque chose qu'on pensait acquis", a regretté Olivier Schneider, coprésident de la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB).

"Il n'y a pas de bon moment pour faire des économies", a concédé face à eux Rodolphe Gintz, le directeur général des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM). "Je nous invite à regarder ce qui reste (...) Nous allons encore dans les années qui viennent dépenser des centaine de millions d'euros pour le fonds mobilités actives". Le gouvernement va par ailleurs "honorer" le paiement des projets du précédent appel d'offres, a-t-il dit.

Avec AFP.