Ursula Von der Leyen avant le sommet du G20.
©KENZO TRIBOUILLARD/AFP
Politique

Accord de Paris, vaccins... avant la COP26, un sommet du G20 pour rectifier le tir

Avec Biden mais sans Xi ni Poutine : un G20 aux ambitions modérées se réunit ce week-end à Rome pour un sommet centré sur le climat, la lutte contre le Covid et la relance économique, à la veille du rendez-vous crucial de la COP26.

La grand-messe annuelle des vingt pays les plus industrialisés de la planète - souvent critiquée pour être un club fermé de puissances économiques dont n'émerge aucune décision concrète - se tient à la veille de la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) à partir de dimanche à Glasgow en Ecosse (Royaume-Uni).

Le chef du gouvernement italien Mario Draghi avait plaidé début octobre pour "un engagement du G20 sur la nécessité de limiter la hausse des températures à 1,5 degré", l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris. Mais les pays du G20, qui représentent 80 % des émissions mondiales, sont extrêmement disparates en termes de développement socio-économique, de mix énergétique et d'ambition climatique. Certains visent la neutralité carbone en 2050, d'autres en 2060. Pour Antony Froggatt, chercheur à l'institut Chatham House, si le G20 ne s'engage pas sur ces deux points (1,5 degré et neutralité en 2050), "nous n'avons aucun espoir d'atteindre les objectifs" de l'accord de Paris.

Côté vaccins, pas d'annonce fracassante à attendre : la communauté internationale s'est engagée lors d'un sommet en mai à Rome à fournir plusieurs milliards de doses aux pays les plus pauvres en 2021 et 2022. L'enjeu est désormais de les distribuer et de vacciner les populations concernées dont les structures de santé sont souvent défaillantes ou inexistantes.

Si le G20 devrait néanmoins trouver un motif de satisfaction en entérinant la taxation minimale mondiale de 15 % des multinationales après l'accord de 136 pays de l'OCDE, le plus dur reste à faire, chaque pays devant désormais traduire cet accord mondial dans sa propre législation.

La Chine, la Russie aux abonnés absents

Mario Draghi veut le croire : le sommet "marque le retour du multilatéralisme, après les années sombres d'isolationnisme et d'isolement liées à la crise sanitaire". "Nous discuterons des enjeux les plus complexes de notre temps, avec l'objectif de trouver des solutions ambitieuses et partagées", a-t-il dit mercredi.

Le président Joe Biden s'efforcera de tourner la page de l'ère Trump et du repli américain dans la capitale italienne où il rencontrera dès vendredi le pape, puis M. Draghi, et enfin son homologue français, Emmanuel Macron, premier tête-à-tête entre les deux hommes après une grave crise à la mi-septembre avec la France autour d'un contrat de sous-marins.

Le président chinois Xi Jinping sera en revanche absent, n'intervenant que par lien vidéo, alors que le ralentissement de la croissance chinoise inquiète gouvernements et marchés financiers au niveau mondial et que les relations restent tendues avec Washington et les Européens.

Absent aussi le président russe Vladimir Poutine, aux prises avec une flambée de Covid, qui interviendra également par visioconférence.

"Du côté de Xi, on a envie d'afficher qu'on n'est pas tellement pressé de se rallier au panache de Biden. Du côté de Poutine c'est un peu plus subtil : montrer son relatif mépris pour ce genre d'organisations, sachant qu'il avait été viré du G7 et qu'il préfère lui, comme Xi, se retrouver dans un nouveau type de structures comme l'Organisation de coopération Shanghaï" créée en 2001 par Pékin et Moscou, analyse pour l'AFP Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris.

Le Turc Recep Tayyip Erdogan, qui vient de renoncer à l'expulsion de dix ambassadeurs occidentaux, dont celui des Etats-Unis, a dit espérer rencontrer le président américain mais que cela se ferait plus sûrement à Glasgow.

Le président brésilien Jair Bolsonaro et le Premier ministre indien Narendra Modi seront présents.

Ce sera par ailleurs le dernier G20 de la chancelière allemande Angela Merkel, flanquée de son probable successeur, le social-démocrate Olaf Scholz, ministre des Finances du gouvernement sortant.

Avec AFP. 

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