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Alimentation et climat - l'avenir est-il vegan ?

Un virage radical dans la manière de produire et de consommer les aliments - en particulier les protéines - est nécessaire pour éviter des conséquences dramatiques sur le climat. Cet article est paru dans l'Agefi quotidien du 19 mars 2019.

L'élevage traditionnel est confronté à une crise de durabilité imminente. La population mondiale approchera les 10 milliards d’individus d'ici 2050, nécessitant un quasi doublement de la production alimentaire. La consommation de viande a augmenté de 30 % ces 15 dernières années. Si rien ne change, l'agriculture consommera le budget carbone du monde d'ici 2050. L'élevage représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre et est inefficace : le poulet - source de viande la plus efficace - ne transforme que 20 % de l'énergie alimentaire brute en protéines animales. Comme il n'est pas réaliste d’espérer que tous les autres secteurs deviennent neutres en carbone, les habitudes alimentaires doivent changer.

Par ailleurs, la production sera de plus en plus confrontée aux risques physiques : sécheresses, moins d'eau disponible, impact des températures sur la santé animale.

Cependant, des innovations sont porteuses d’espoir. Memphis Meats utilise la culture cellulaire pour obtenir de la "vraie viande" en laboratoire. Ses produits consomment 1 % de la terre et 1 % de l'eau nécessaires à la production traditionnelle. Beyond Meat et Impossible Foods utilisent une technologie à base de protéines végétales pour recréer le goût et la texture de la viande. Si ces avancées ne sont pas toutes au stade de commercialisation, la baisse des coûts et l’évolution technologique permettent d’espérer leur adoption prochaine à grande échelle.

De plus en plus de Millenials adoptent des régimes flexitariens et sans viande. L'an dernier, le nombre de personnes ayant participé à l’initiative Veganuary (manger vegan en janvier) a été supérieur à celui des 4 années précédentes réunies. Les ventes de substituts de viande augmentent deux fois plus vite que celles de la viande transformée : l’opportunité commerciale est significative.

Enfin, la réglementation évolue. Motivés par des objectifs de santé publique, le Royaume-Uni et la France ont revu leur réglementation pour réduire la consommation de viande et de produits laitiers. Le Danemark envisage d'imposer une taxe sur la viande rouge, en raison des impacts climatiques.

Nourrir durablement une population croissante requiert un vrai changement pour respecter l’objectif de l’accord de Paris sur le climat. Il crée des risques et des opportunités pour les investisseurs tout au long de la chaîne de valeur. 

Les aliments d'origine animale ont plus d'impact sur la planète que ceux d'origine végétale

Production de carbone/tonne de protéines consommées