Dans cet espace, la rédaction d’ID n’exerce pas de droit de regard sur les informations disponibles et ne saurait voir sa responsabilité engagée.
©Shutterstock/otoMacht
info partenaire

Sous le soleil outre-Atlantique

Un record absolu de chaleur sur terre a été enregistré cet été. 54,4°C à l’ombre au thermomètre dans la « crique de la fournaise » en Californie. Plus près de nous, en Ile-de-France, le record a également été battu avec 39,2°C enregistré au mois d’août. Ces chaleurs extrêmes impactent désormais notre quotidien. En Californie, pour la première fois depuis 20 ans, l’Etat a imposé des coupures de courant en raison de pics de consommation liés à la demande de climatisation, et afin d’éviter l’endommagement des transformateurs qui pourrait conduire à des départs de feu.

Près des deux tiers des Américains estiment désormais que le gouvernement fédéral devrait faire plus pour lutter contre le changement climatique, et presque autant soulignent que le problème affecte déjà leur communauté d'une manière ou d'une autre, selon un sondage publié en juin par le Pew Research Center. La ligne de fracture entre pro-Démocrates et pro-Républicains demeure, mais en moins de 10 ans, la part des Américains définissant le changement climatique comme une « menace majeure » est passée de 44% à 60% : 88% pour les Démocrates et 31% pour les Républicains.

Joe Biden ne s’y est pas trompé en annonçant son nouveau plan climat baptisé « Clean Energy Plan ». Il s’agit d’une version bien plus ambitieuse que ses propositions présentées lors des primaires démocrates, inspirée par le Green Deal européen afin de rallier l’aile gauche du parti et avec pour fil d’Ariane l’emploi et la supériorité technologique américaine. A l’époque des plans de relance en milliards de dollars, il fallait un chiffre accrocheur : ce sera 2.000 milliards de dollars, à investir lors de son premier mandat. Un chiffre faramineux, même comparé au 1.000 milliards d’euros sur 10 ans du Green Deal européen.

Le plan concerne 5 segments : la génération d’électricité, avec un objectif ambitieux de décarboner le secteur à horizon 2035 ; le transport, en durcissant les normes d’émissions, encourageant la pénétration du véhicule électrique et le retour d’une politique ambitieuse du ferroviaire ; le bâtiment avec un objectif de réduire son empreinte carbone de 50% d’ici 2035 ; l’hydrogène, avec un soutien à la recherche et au secteur afin d’atteindre la parité coût entre l’hydrogène vert produit par électrolyse et l’hydrogène gris produit par reformage de gaz naturel ; l’agriculture, afin de soutenir les investissements nécessaires pour décarboner le secteur.

Le plan prend soin de ne pas mentionner les énergies fossiles, mais la décarbonisation du secteur électrique implique la fin du charbon, déjà mis à mal par les prix bas du gaz. Pour le pétrole, pas de mention du « fracking », la fracturation de roche-mère à la base du pétrole de schiste. L’aile gauche du parti cherchait à bannir cette pratique, mais Joe Biden proposerait de limiter les zones autorisées, ce qui devrait restreindre la croissance du secteur. De plus, les Démocrates cherchent à réduire les émissions de méthane associées, ce qui pourrait augmenter les coûts de production.

L’ampleur et la mise en place de ce programme dépendra de la portée de la potentielle victoire démocrate. Même en cas de victoire à la Maison Blanche et au Congrès, si les Républicains gardent le contrôle du Sénat, ils pourront bloquer les changements législatifs.

A l’autre extrême, un scénario avec une victoire républicaine n’est pas nécessairement négatif. Malgré sa rhétorique, c’est sous le mandat de Trump que les nouvelles additions de renouvelables ont accéléré pour atteindre 55% des nouvelles additions de capacité, tirées par la baisse des coûts.

DANS CE CONTEXTE, QUELLES OPPORTUNITÉS D'INVESTISSEMENT ?

 

Contrairement à l’a priori de ce côté-ci de l’Atlantique, les Etats-Unis disposent d’un vivier technologique et industriel important en matière de technologies vertes. Les opportunités d’investissement y sont d’ailleurs aussi nombreuses, voire plus importantes qu’en Europe.

Pour la génération d’électricité, de nombreuses utilities américaines ont pris le virage des renouvelables. Le plan implique une accélération massive concernant le déploiement du solaire et de l’éolien dont vont bénéficier certains acteurs domestiques.

Sur le front du transport, Tesla est un nom qu’on ne présente plus, mais de nombreuses autres start-ups ont bénéficié du succès de cette société pour se financer et lancer des modèles électriques. Joe Biden s’est exprimé sur le retard pris par les Etats-Unis face à la Chine dans le développement de l’industrie des véhicules électriques et des batteries, et veut utiliser « tous les moyens à disposition de l’Etat fédéral » pour repositionner les Etats-Unis comme leader.

Dans le bâtiment, les leviers d’actions sont nombreux, de même que les acteurs pour s’y exposer. Aujourd’hui, seulement 1% du parc immobilier est renouvelé chaque année. Réduire les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments implique également de passer du chauffage à gaz vers les pompes à chaleur, ce qui va également augmenter l’électrification des bâtiments. L’autre levier pour les bâtiments est le développement des compteurs intelligents (smart-meters) afin d’améliorer le suivi de la consommation des clients et mieux lier la production d’électricité à la consommation.

En matière d’agriculture, le marché américain comprend de nombreux acteurs. A titre d’exemples, Deere pourrait bénéficier d’une reprise des investissements de modernisation dans le secteur.

Ce vivier d’entreprises montre que le monde a pris conscience de l’urgence climatique, quel que soit le positionnement idéologique des leaders. Sur la thématique verte, le marché est désormais un moteur aussi important que la régulation, et il n’attend pas les politiques, ayant compris les impacts désormais tangibles du dérèglement.

Biden parlait d’un effort d’une échelle « au-delà du programme Apollo », cela présage selon nous du maintien de la thématique verte sur le devant de la scène pour un long moment.

 

Marouane Bouchriha, gérant Actions internationales chez Edmond de Rothschild Asset Management  

AVERTISSEMENT

Septembre 2020. Le présent document est émis par Edmond de Rothschild Asset Management (France). Ce document n’a pas de valeur contractuelle, il est conçu exclusivement à des fins d’information. Toute reproduction ou utilisation de tout ou partie de son contenu est strictement interdite sans l’autorisation du Groupe Edmond de Rothschild. Les informations sur les valeurs ne sauraient être assimilées à une opinion d’Edmond de Rothschild Asset Management (France) sur l'évolution prévisible desdites valeurs et, le cas échéant, sur l'évolution prévisible du prix des instruments financiers qu'elles émettent. Ces informations ne sont pas assimilables à des recommandations d’acheter ou de vendre ces valeurs. Les informations figurant dans ce document ne sauraient être assimilées à une offre ou une sollicitation de transaction dans une juridiction dans laquelle ladite offre ou sollicitation serait illégale ou dans laquelle la personne à l'origine de cette offre ou sollicitation n'est pas autorisée à agir. Tout investissement comporte des risques. Ce document ne constitue pas et ne doit pas être interprété comme un conseil en investissement, un conseil fiscal ou juridique, ou une recommandation d'acheter, de vendre ou de continuer à détenir un investissement. EdRAM ne saurait être tenu responsable d’une décision d’investissement ou de désinvestissement prise sur la base des informations figurant dans ce document. Ce document n’a pas été revu ou approuvé par un régulateur d’une quelconque juridiction. Les données chiffrées, commentaires, projections, et autres éléments figurant dans cette présentation reflètent le sentiment d’EdRAM sur les marchés, leur évolution, compte tenu du contexte économique et des informations possédées à ce jour. Ils peuvent ne plus être pertinents au jour où l’investisseur en prend connaissance. EdRAM ne saurait être tenu responsable de la qualité ou l’exactitude des informations et données économiques issues de tiers. «Edmond de Rothschild Asset Management» ou «EdRAM» est le nom commercial des entités de gestion d’actifs du Groupe Edmond de Rothschild. Ce nom fait également référence à la division Asset Management du Groupe Edmond de Rothschild.

EDMOND DE ROTHSCHILD ASSET MANAGEMENT (FRANCE)

47, rue du Faubourg Saint-Honoré 75401 Paris Cedex 08
Société anonyme à Directoire et Conseil de Surveillance au capital de 11.033.769 euros
Numéro d’agrément AMF GP 04000015
332.652.536 R.C.S. Paris
www.edram.fr