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Marché de l’emploi, la grande incompréhension

Jusqu’à récemment les termes « Grande Démission » constituaient l’alpha et l’oméga de toute analyse sur l’état actuel du marché du travail. Cependant, à mesure que les stigmates de la pandémie du COVID 19 s’estompent, une nouvelle grille de lecture s’impose. Le marché du travail souffre en réalité de déséquilibres chroniques. Un décalage entre offre et demande de travail, aussi bien quantitatif que qualitatif, s’est installé et constitue un enjeu macro et microéconomique majeur. Les entreprises ajustant leurs politiques de ressources humaines pour s’adapter au marché actuel en tireront un avantage concurrentiel pérenne. La résolution macroéconomique du déséquilibre actuel passe également par elles.

Le dernier rapport de l’Organisation Internationale du Travail est riche d’enseignements. On y apprend que le chômage, au niveau mondial, continue de reculer pour atteindre 5,1%. Cependant, en tenant compte de l’entièreté des individus désirant travailler (sans être considérés comme chômeurs), ce chiffre dépasse les 12% de la force de travail mondiale, soit 435 millions d’individus.

Une approche quantitative nous laisserait penser que l’offre de travail est ample et accessible aux pourvoyeurs d’emplois. Il n’en est rien.

DES DIFFICULTÉS POUR RECRUTER

Depuis quarante ans, les entreprises occidentales n’ont jamais eu autant de mal à recruter. Selon l’Organisation Internationale du Travail, 77% des entreprises dans le monde rencontrent des difficultés à engager des candidats possédant les compétences appropriées. Ce chiffre était de 35% il y a seulement 10 ans. Aux États-Unis, il y a encore 1,5 emplois ouvert pour chaque chômeur, soit 9 millions de postes disponibles.

Ce déficit va s’aggraver avec la réduction de la force de travail mondiale. En effet, les Nations-Unies estiment que la population en âge de travailler dans les pays développés va passer de 820 millions en 2020 à 760 millions en 2040. Chômage élevé d’un côté et difficulté à recruter de l’autre, soit une situation perdant-perdant pour l’ensemble des acteurs. La genèse du problème est l’inadéquation entre les compétences recherchées et celles des travailleurs.

Selon l’OCDE, en France plus de 30% des salariés occupent un poste pour lequel ils n’ont pas les compétences requises et 23% seraient sous-qualifiés. Afin de fluidifier le marché du travail, permettre une meilleure adéquation entre offre et demande de travail, l’OIT propose plusieurs pistes intéressantes : repenser les conditions de travail, notamment dans le secteur manufacturier et améliorer la mobilité professionnelle via des politiques de logement incitatives.

INVESTIR DANS L’ÉDUCATION

Les deux enjeux que constituent le déficit de compétence et le maintien d’un chômage élevé appellent à une reprise des investissements dans l’éducation. C’est en fléchant les budgets privés et publics vers la formation que l’on peut espérer voir le retour de l’innovation et des gains de productivité.

Nombre de sociétés ont compris cet enjeu suffisamment tôt en investissant dans la formation ou dans la constitution de véritables universités internalisées. C’est le cas notamment d’entreprises comme Accenture, Schlumberger ou Hermès. Ces sociétés ont tiré un avantage concurrentiel pérenne venant du foisonnement de talents qu’elles ont su créer. C’est grâce à leur politique de formation interne - et des politiques RH vertueuses – qu’elles ont pu attirer, former et retenir les collaborateurs à l’origine de l’excellence de leur savoir-faire et/ou de leur avantage technologique. Ce type de démarche n’aura jamais été aussi pertinent qu’aujourd’hui. Ces succès doivent inspirer leurs comparables à mesure que le déficit de talents se creuse.

UN IMPACT MACROÉCONOMIQUE

En améliorant la formation de leurs talents, ces entreprises contribuent au nivellement par le haut de la force de travail. Elles génèrent des gains de productivité, favorisent l’innovation, dopent le potentiel de croissance macroéconomique, et in fine la demande de travail, offrant ainsi une réponse au chômage élevé.

C’est aussi la raison pour laquelle, les gouvernements doivent se pencher sur les incitations fiscales en place. La Commission Européenne avec son « Pact for Skills » en 2020 a fait un pas dans la bonne direction et a déjà permis à 2 millions d’individus d’enrichir leurs compétences. Les États doivent aller plus loin afin d’encourager les entreprises à former leurs collaborateurs, au même titre que les crédits d’impôts censés encourager la recherche. Les contraintes budgétaires ne sont pas des obstacles, l’OCDE a démontré que les dépenses dans l’éducation génèrent des retours sur investissement à deux chiffres.

Dans un monde qui voit la guerre des talents s’installer durablement, la capacité à former sa force de travail devient un enjeu de compétitivité critique. Les entreprises en prennent conscience, les gouvernements doivent maintenant les suivre.

Contenu rédigé par AYMERIC GASTALDI, Gérant actions internationales et gérant principal du fonds EdRF Human Capital*.

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