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Rebond, résilience et divergence

Le stress financier découlant des tumultes du secteur bancaire s’est apaisé tout au long du mois d’avril et ce, en dépit de la reprise de la First Republic Bank par JPMorgan en toute fin de mois. Dans les faits, les investisseurs restent cependant suspendus aux conséquences concrètes de ces événements. En attendant, la période a été fertile en statistiques économiques à décrypter. Les résultats d’entreprises trimestriels ont également animé les participants de marché, dont l’appétit pour les actifs risqués s’est montré relativement raisonnable.

Concernant l’inflation, peu de changements notables sont à signaler. Les indices de prix totaux continuent de régresser, sous l’impulsion de la baisse des prix de l’énergie, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. S’agissant des pressions sous-jacentes (hors énergie et alimentation), le pic pour la zone Euro se fait encore attendre, tandis qu’une franche différence d’allure se manifeste outre-Atlantique. Tous les voyants ne sont pas au vert pour autant, puisque la mesure d’inflation préférée de la Banque centrale américaine (le core PCE) est restée inchangée à +4,6 % sur les 12 derniers mois en mars, au-delà donc de sa cible de 2 %. D’autre part, la progression de l’indice du coût de l’emploi sur le 1er trimestre a montré que la tension salariale ne s’était pas tarie, contrairement à ce que suggérait plus tôt d’autres mesures comme le salaire horaire moyen. Nous maintenons ainsi nos prévisions d’une inflation cœur américaine à ~3,5 % / 4 % d’ici fin 2023, et aux alentours de 4% pour celle du vieux continent, accompagnée désormais d’un risque à la hausse.

Avec une progression de 2,2 % sur le 1er trimestre 2023, soit 4,5 % sur un an, la croissance chinoise s’est avérée plus forte qu’anticipé par le consensus. Si cette reprise paraît vigoureuse, elle s’est toutefois principalement concentrée sur les secteurs liés à la levée des confinements, avec une contribution de la consommation au PIB inédite par son ampleur. Avant de confirmer cette tendance, plusieurs éléments sont à surveiller : la dynamique de l’activité manufacturière, montrant à nouveau des signes de faiblesse, la composition de la demande une fois le « choc » de réouverture passé, le secteur immobilier, qui souffre encore, et dont il ne faut pas sous-estimer l’effet richesse négatif induit pour les ménages, l’accommodation monétaire de la Banque populaire de Chine, qui reste timide.

A LA LUMIÈRE D’INDICATEURS AVANCÉS ET COÏNCIDENTS, NOUS MAINTENONS NOTRE PRÉVISION D’UNE DIVERGENCE TRANSATLANTIQUE EN 2023, SOIT UNE RÉCESSION EN ZONE EURO ET UNE RÉSILIENCE AUX ETATS-UNIS.

Concernant les pays développés, les Etats-Unis et la zone Euro ont également publié leurs chiffres de croissance. Il en ressort que la consommation des ménages américains accélère à un rythme soutenu, bien plus encore que celui des derniers trimestres, tandis que la zone Euro tâtonne et fléchit sous le poids de l’inflation qui corrode le pouvoir d’achat des ménages. A la lumière d’indicateurs avancés et coïncidents, nous maintenons notre prévision d’une divergence transatlantique en 2023, soit une récession en zone Euro et une résilience aux Etats-Unis.

L’apaisement du stress bancaire éloigne les risques dans l’immédiat, mais les conséquences se percevront au fur et à mesure de l’accumulation des données. Seront ainsi à surveiller les enquêtes sur les conditions de crédit en zone Euro et aux Etats-Unis pour le 1er trimestre 2023, qui n’intègreront que partiellement les événements du mois de mars. Ces dernières s’étant déjà comprimées, il est probable que cette tendance s’accentue, ajoutant l’équivalent d’un resserrement monétaire implicite de ~0,25 % / 0,50 %. Dans l’intervalle, les grandes banques centrales devraient maintenir la pression, en raison de la persistance de l’inflation. Nous nous attendons toujours à un taux terminal de ~5,25 % - 5,50 % pour la Fed et de ~3,50 % - 3,75 % pour le taux de facilité de dépôt de la BCE. Nous n’anticipons en outre aucune baisse de taux en 2023.

Les marchés actions se sont enquis de la bonne tenue des premiers résultats d’entreprises trimestriels. La zone Euro affiche toujours une nette surperformance vis-à-vis des actions américaines en 2023 : 13,9 % vs 6,0 % (en €). Les taux souverains sont restés quasi inchangés sur la période, à 3,5 % pour le 10 ans américain et 2,3 % pour son homologue allemand. En mai, les banques centrales seront scrutées, tandis que la question du plafond de la dette américaine sera de plus en plus prégnante…

Contenu rédigé par ECOFI