Dans cet espace, la rédaction d’ID n’exerce pas de droit de regard sur les informations disponibles et ne saurait voir sa responsabilité engagée.
©DR_Pixabay/Gerd Altmann
INFO PARTENAIRE

Le mensuel Ecofi de janvier

Les banques centrales règlent la mire 

Malgré l’émergence du variant Omicron qui fait peser un risque sur l’activité économique, à l’instar de ce que nous avons connu il y a exactement un an, les banques centrales ont changé de tonalité et préparent les investisseurs à des inflexions de politique monétaire.

Il est désormais clair qu’après avoir abreuvé les marchés de liquidités à bon compte pendant plus d’une décennie, la Réserve fédérale (Fed) va commencer une réduction rapide de ses achats de titres, et très certainement dès le 1er semestre. Plusieurs banques centrales ont déjà resserré leur politique monétaire dans le monde développé, comme le Royaume-Uni, la Norvège ou la Nouvelle-Zélande. La Banque centrale européenne ne le fera pas en 2022. En revanche, elle a acté l’arrêt du PEPP fin mars, en gardant davantage de flexibilité sur l’APP jusqu’à la fin de l’année.

Il est vrai également que la communication sur une inflation transitoire n’était plus tenable. Et ce qui questionne n’est pas tant l’envolée de l’inflation en 2021 mais la trajectoire 2022 où l’on anticipe une décrue plus lente et un atterrissage plutôt autour de 3 % que de 2 %. Les causes et les effets de cette hausse des prix sont désormais connus. La question est de pouvoir quantifier ce qui relève de facteurs spécifiques (temporaires) ou de facteurs systématiques (durables). La probabilité d’effets de second tour ne nous semble pas élevée, notamment en Europe.

Cette nouvelle donne laisse peu de marge aux erreurs de politique économique, d’autant que si le variant Omicron, fortement présent en Europe, venait à se diffuser en Asie et en Chine (seul pays ayant gardé une stratégie zéro-covid), le scénario économique serait remis en cause. Une perte de crédibilité, synonyme de hausse des taux d’intérêt, mettrait l’ensemble des acteurs sous pression.

Actuellement, les marchés ne semblent pas craindre une telle issue et privilégient un scénario de croissance robuste, certes en moindre progression par rapport à 2021, mais le consensus table sur une croissance de 4,4 % pour le monde (Etats-Unis : 3,9 % ; Eurozone : 4,2 % ; Japon : 2,9 %), sous l’hypothèse d’une croissance en Chine autour de 5 %. Du côté de l’inflation "headline"*, celleci s’établirait à 3,9% en 2022 au niveau mondial.

La réalisation de ces prévisions dépendra également du régime de prix sur les matières premières d’une part et sur les prix de l’énergie d’autre part, c’est une source d’incertitudes importante en ce début d’année.

Cependant, nous ne sommes pas convaincus à ce stade que les banques centrales puissent passer en totalité le programme de hausse des taux pour converger vers le niveau tendanciel d’équilibre. Ni les Etats, ni les entreprises, ni les particuliers ne pourraient supporter ce choc. Aussi, les taux d’intérêt réels resteront durablement en territoire négatif.

ACTUELLEMENT, LES MARCHÉS NE SEMBLENT PAS CRAINDRE UNE TELLE ISSUE ET PRIVILÉGIENT UN SCÉNARIO DE CROISSANCE ROBUSTE, CERTES EN MOINDRE PROGRESSION PAR RAPPORT À 2021." 

La nouvelle année commence avec beaucoup d’incertitudes en raison du variant Omicron et des craintes de choc d’offre, de demande et de prix de l’énergie (comme en 2021) qui pourraient prolonger le déséquilibre croissance / inflation.

Une fois ces incertitudes de court terme derrière nous, nous gardons une vision favorable pour l’économie mondiale pour les 12 prochains mois. Cette année nous serons également plus attentifs à l’évolution de l’économie chinoise qui fait face à des défis importants, notamment pour le secteur immobilier et celui de l’énergie.

Pour lire la suite du mensuel d'octobre d'Ecofi, cliquez ici

Olivier GUILLOU, Directeur de la gestion