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La fonte des glaces s’accélère, confirmant les pires scénarios scientifiques

Ces trois dernières décennies, la fonte des glaces s’est accélérée de 65%. C’est la triste et principale conclusion de l’étude réalisée par les Universités de Leeds, d’Edimbourg et de l’University College de Londres, et publiée dans la revue scientifique de géosciences « The Cryosphere » en janvier.

Il s’agit de la première étude à analyser la fonte des glaces terrestres à l’échelle mondiale, qui sont essentielles dans la stabilisation du climat en réfléchissant les rayons du soleil.

Les scientifiques qui ont collaboré à l’analyse ont suivi l’évolution des calottes glaciaires, des glaces dérivant dans l’Arctique et des 215 000 glaciers de montagne par le biais d’images satellites. Ils ont estimé que la planète a perdu globalement 28 000 milliards de tonnes entre 1994 et 2017, soit environ 242 000 km2, « l’équivalent d’une couche de glace de 100 mètres d’épaisseur recouvrant tout le Royaume-Uni. »

Si toutes les régions étudiées sont concernées par ce phénomène, la région la plus touchée est l’océan Arctique, avec 7 600 millions de tonnes disparues, devant les plates-formes de glace de l’Antarctique, avec 6 500 millions de tonnes. Les glaciers de montagne, quant à eux, ont fondu de 6 100 milliards de tonnes. Globalement, l’hémisphère Nord reste le plus touché : 58% de la perte de glace a eu lieu dans cette partie du globe.

L’étude analyse en particulier l’accélération grandissante de la fonte des calottes glaciaires : dans les années 90, la planète perdait 0,8 trillion de tonnes de glace par an. En 2017, elle en a perdu 1,3 trillion.

La cause principale de ce phénomène est bien-sûr l’augmentation de la température de l’atmosphère et des océans. Depuis 1980, l’atmosphère s’est réchauffée de 0,26°C par décennie et est à l’origine de 68% des pertes de glace. La température des océans - quant à elle - a augmenté de 0,12°C par décennie. Ces augmentations ont créé des effets réels et directs sur la hausse du niveau des océans et bien évidemment sur les communautés côtières. Les scientifiques estiment que, pour chaque centimètre de hausse, environ un million de personnes risquent d’être déplacées des terres basses. La montée des eaux accroît aussi le risque de catas- trophes naturelles, ce qui peut causer des pertes humaines et financières. De plus, la fonte des glaciers de montagne met également en danger les réserves en eau des populations locales. Les habitats naturels de la faune sont menacés, les écosystèmes et la biodiversité sont impactés également.

En janvier 2021, les Nations Unies avaient alerté sur le fait que la planète se dirigeait vers un réchauffement climatique catastrophique, après une année 2020 la plus chaude dans le monde, à égalité avec 2016.

L’évolution de ce dangereux phénomène suit désormais les pires scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Selon le GIEC, les budgets carbone associés aux trajectoires climatiques 1,5° ou 2°degrés impliquent l’arrêt de la consommation des énergies fossiles à partir de 2050. Ces dernières sont responsables de 75% des émissions mondiales de GES et de 90% des seuls rejets de CO2 en 2019 selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).

Le chemin est encore long et le temps presse...

Cesare VITALIResponsable ISR