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Escalades

Alors que les tensions entre la Russie, l’Ukraine et l’OTAN semblent s'intensifier, les marchés restent focalisés sur les statistiques économiques, écartant un repli vers un « flight to quality »

La semaine économique ne marque pas d’inflexion ni ne donne de répit par rapport à cette hausse de température sur les prix de l’énergie, encore en progression sur la semaine (WTI à 93,10 $), qui alimente les chiffres d’inflation dans le monde, même si les prix du gaz sont à la baisse en dépit de l’escalade militaire en Europe orientale.

Aux Etats-Unis, l’énergie n'est pas le principal contributaire à la hausse. D’autres facteurs expliquent cette progression : le prix des voitures, des biens durables, des loyers... Néanmoins, la publication de l’inflation aux Etats-Unis n’a pas rassuré avec une hausse de 7,5 % sur 12 mois (janvier 22), l’indice core progressant de 6 % sur cette même période. La progression mensuelle est de 0,6 %, alors que le consensus attendait 0,5 % sur le mois et 7,3 % sur un an. C’est le niveau le plus élevé depuis le début des années 80.

En février, la jauge pourrait encore monter pour s’établir à 7,8 % (indice "headline"), marquant enfin le pic de la séquence. Il faut l'espérer.

La pandémie a considérablement modifié le point de vue des économistes et des banques centrales sur l’inflation. Ce qui devait être un phénomène transitoire s'est transformé en une croissance beaucoup plus rigide des prix, déclenchant une réponse politique imprévue. Depuis un an, les prévisionnistes ont presque tout le temps sous-estimé l’inflation. Cette semaine a d’ailleurs vu la probabilité d’une hausse de 50 points de base (pbs) du taux Fed funds en mars augmenter. Il y a désormais une chance sur 2 qu'il progresse, à la faveur d’une anticipation d’un resserrement de 150 pbs sur l’année 2022.

Les marchés obligataires ne semblent pas intégrer le risque ukrainien et consolident au gré des anticipations de projection de resserrement monétaire. La partie court terme est plus impactée, notamment aux Etats-Unis, le taux à 2 ans ayant connu une hausse de 19 pbs, à 1,5 %. La partie longue (10 ans < 2 %) résiste quant à elle, en raison de l’ancrage des anticipations d’inflation à moyen terme.

Les taux en zone Euro s’ajustent à la hausse en tenant compte de la révision de l’agenda de la Banque centrale européenne, même si des hausses dès 2022 semblent prématurées. Le 5 ans joue le point de pivot sur la courbe des taux euro. 

Les marchés actions dans le monde ont corrigé légèrement (MSCI AC : -0,5 %) avec une sous-performance des Etats-Unis par rapport au reste du monde. Le style Value est toujours favorisé par rapport au style Growth.

Olivier GUILLOU, Directeur de la gestion