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INFO PARTENAIRE

En recherche de repères

La semaine économique n’a pas apporté de répit par rapport aux tendances en œuvre depuis le début d’année.

L’environnement inflationniste lié au choc de demande (notamment sur les biens durables) et d’offre (pénuries, disruptions, hausse des matières premières) a forcé plusieurs banques centrales à envisager un resserrement monétaire - à l’exception de la Banque de Chine et de la Banque du Japon - ou une baisse de l’assouplissement quantitatif.

Aux Etats-Unis, les marchés anticipent désormais 4 hausses de 1/4 de point en 2022 (mars, juin, septembre, décembre) et 2 hausses en 2023 (mars et juin). Le « Quantitative Tapering », par opposition au « Quantitative Easing », interviendra dès juillet à hauteur de 70 milliards de dollars par mois.

Cette réaction tardive de la Fed questionne sur la validité du scénario global pour 2022, avec une croissance de 4,4 % (consensus monde) une inflation qui est appelée à décroître en 2022 (consensus : 3,9 %) et plus sûrement en 2023 (consensus : 2,9%), tout en restant à un niveau plus élevé que par le passé.

Ce changement de régime des banques centrales a alimenté la volatilité sur les courbes d’intérêt, sans excès sur la partie longue. Cette normalisation a permis au taux à 10 ans allemand de repasser provisoirement au-dessus de 0 % et au taux à 10 ans américain de tester le niveau de 1,9 % avant de refluer. Le pilotage de la Fed est un exercice difficile car de nature à précipiter un aplatissement de la courbe : le spread 10-2 ans est à 75 points de base (pbs), soit une baisse de 50 % depuis mars 2021.

Les forces de rappel à limiter la hausse des taux sont nombreuses : la détention du stock par la Fed ou l’appétence des investisseurs étrangers au regard du portage hedgé en devises. La baisse des bourses mondiales depuis le début de l’année redonne d’ailleurs de l’appétence pour les actifs sans risque, avec le regain de tensions politiques (Chine-Taiwan, Russie-Ukraine).

C’est d’autant plus vrai que la hausse des prix de l’inflation impute durement le salaire réel, et indirectement la capacité de consommation. On voit d’ailleurs, que les récentes statistiques de ventes au détail ont fortement déçu, notamment aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. Ce sentiment négatif est contrebalancé par des enquêtes favorables à l’investissement auprès des entreprises qui pourraient valider le scénario central.

En Europe, la configuration d’inflation semble moins préoccupante, sauf évidemment les prix de l’énergie, et la Banque centrale européenne n’est pas dans l’urgence, contrairement à la Fed.

La semaine financière a été marquée par une forte baisse des actions, notamment aux Etats-Unis (S&P 500 -5,7 %, Nasdaq 100 -7,6 %) ; la volatilité se tend, à 28,85 points. Les taux d’intérêt refluent sur la partie longue - 10 ans : -3 pbs, à 1,76 % ; 30 ans : -5 pbs, à 2,07 % - et progressent sur la partie courte - 2 ans : +3 pbs, à 1 %.

La rotation growth vers value se poursuit dans la baisse. L’or progresse de 1 % à 1835 dollars l'once...

Olivier GUILLOU, Directeur de la gestion