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Accalmie... durable ?

Après plusieurs semaines de correction, les marchés ont repris pied grâce à une stabilisation des taux souverains, qui a soulagé la pression baissière sur les marchés actions, avec probablement des rachats de positions vendeuses ou des achats à bon compte.

Ce mouvement a été aidé par la poursuite de la baisse (certes modeste) des prix de l’énergie et du prix des métaux (significative) qui, si elles se confirmaient, permettraient de redessiner la trajectoire de reflux de l’inflation pour 2023 et 2024.

Les inquiétudes sur la croissance mondiale ont influé sur les anticipations de hausse des taux des principales banques centrales. Pour autant, comme l’a indiqué le président de la Fed, et même si les risques de récession ne sont pas négligeables et tendent à augmenter, il n’y a pas d’autre issue que de combattre l’inflation vite et fort. Les hausses de taux ne vont donc pas cesser même si le débat porte sur le niveau terminal. D’ailleurs, le durcissement des conditions monétaires et financières aux Etats-Unis commence à produire des effets visibles sur le ralentissement de l’activité (notamment immobilier).

En Europe (continentale et Royaume-Uni), les indicateurs, hormis l’emploi, restent déprimés notamment sur les indices de confiance des consommateurs. La hausse de l’inflation se poursuit (la dernière publication en Eurozone est ressortie à 8,1 % pour l’indice headline et 3,8 % pour l’indice core. Avec un revenu réel en berne, grevé par la hausse du prix des dépenses contraintes, la problématique du pouvoir d’achat est un enjeu majeur de stabilité sociale sur le continent, au même titre que les approvisionnements énergétiques, au moment où la Russie diminue ses livraisons et met l’Allemagne et son industrie en situation d’urgence. C’est d’ailleurs une explication du ralentissement de l’activité mesuré par les indices PMI flash, notamment l’indice composite en Eurozone qui s’établit à 51,9 (vs. 54,8) ; l’indice manufacturier s’établit à 52,0 (vs. 54,6), la composante production étant inférieure au seuil de 50 ; l’indice services s’établit à 52,8 (vs. 56,1).

Ce rebond salutaire des marchés s’explique donc par l’ajustement à la baisse du taux d’équilibre à terme des taux directeurs au regard de la dynamique croissance / inflation et d’une diminution de l’aversion au risque.

Les marchés obligataires ont réagi positivement, notamment sur les taux à 10 ans : le taux allemand est repassé en dessous de 1,5 %, le taux français en dessous de 2 %, le taux anglais en dessous de 2,5 % et le taux italien en dessous de 3,5 %. Le taux US a évolué quant à lui dans l’intervalle 3-3,5 %.

Les marchés actions ont fortement rebondi, notamment les marchés développés (MSCI World +5,4%), les indices américains et le style croissance (qui a surperformé la value), alors même que les prévisions bénéficiaires tardent à s’ajuster au ralentissement économique.

Il est à noter que la Russie a fait défaut sur sa dette extérieure ; retour à 1918...

Olivier GUILLOU, Directeur de la gestion.