1. Conseils d’administration
Le soutien à l’élection des administrateurs s'est érodé régulièrement d'environ 1 % au cours des cinq dernières années pour atteindre tout de même le chiffre considérable de 97 %. Les femmes bénéficient d'un vote favorable supérieur de 0,6 % à celui de leurs homologues masculins.
Ces dernières ont augmenté leur présence dans les conseils d'administration des entreprises de 5 % depuis 2020, pour légèrement dépasser la proportion de 29 %. Environ 11 % des entreprises américaines ne comptent aucune minorité ethnique, contre près de 32 % il y a quatre ans.
Les femmes qui dirigent des conseils d'administration sont toujours plus nombreuses, en particulier dans les entreprises à grande capitalisation, où 16 % d'entre elles occupent une telle fonction, contre seulement 11 % dans l'ensemble du Russell 3000.
2. Rémunération des mandataires sociaux
Le soutien au vote consultatif sur la rémunération des mandataires sociaux a diminué chaque année de 1 % depuis 2019, pour se situer à 94 %.
La proportion de Say-on-pay (approbation de la politique de rémunération) rejeté s’élève à 1,94% cette année contre 3,43 % en 2022.
Si le taux d'échec des Say-on-pay a baissé cette année, le nombre d'entreprises confrontées à une opposition significative (50-80 % de votes pour) reste stable par rapport à 2022 et s’élève à 5,6 %.
La fréquence d'un an du Say-on-Pay, largement pratiquée dans les grandes entreprises, devient de plus en plus la norme dans les petites entreprises également et atteint le niveau de 83 %.
Bien que les résolutions d'actionnaires visant à limiter les indemnités de départ aient considérablement augmenté (42 en 2023), elles n’ont gagné que rarement la faveur des investisseurs (13 %).
Le salaire variable des directeurs généraux prend en compte des indicateurs ESG dans 16 % des cas.
3. Résolutions d’actionnaires
En 2023, pour le Russel 3000 le nombre total de propositions de résolutions d'actionnaires a diminué à 34 % des AG, de même que le pourcentage de celles qui ont été soumises au vote (66 %), tandis que les votes favorables ont diminué de près d'un tiers par rapport à l'année dernière à 20 %.
En proportion du total, les résolutions d'actionnaires environnementales et sociales sont passées d'un peu plus de la moitié à plus des deux tiers depuis 2020.
Le soutien aux résolutions environnementales diminue encore, avec une baisse de près de deux tiers depuis 2021 à 18 %, année où la popularité a atteint son apogée.
Les résolutions liées au climat sont en hausse depuis 2021, ce qui contraste fortement avec le niveau de vote favorable de 18 % contre 53 % en 2021. Les résolutions relatives à la diversité, à l'équité et à l'inclusion ont chuté par rapport à leur pic de 2022 (25 contre 37), la proportion de vote favorable diminuant de manière significative à 20 %.
Les résolutions relatives aux droits de l'Homme sont revenues aux niveaux de 2020 à 24 résolutions, alors que le vote positif a augmenté au cours de l'année écoulée à 31 %.
Les résolutions d'actionnaires anti ESG ont continué de progresser fortement (67 contre 8 en 2020) malgré le soutien minime des investisseurs (1,9 %).
Les résolutions relatives aux droits des actionnaires ont considérablement diminué, de plus de la moitié depuis 2020 pour atteindre 54 et 39 % de votes favorables.
Nous pouvons donc conclure à l’apparition cette année d’une certaine lassitude des actionnaires dans leur rôle de contre-pouvoir au conseil d’administration. Plus inquiétant, les thématiques environnementales ont de moins en moins la faveur des actionnaires qui ne vont pas encore jusqu’à soutenir les résolutions anti ESG toujours plus nombreuses.
Contenu rédigé par François Lett, directeur du département éthique et solidaire chez Ecofi.
