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INFO PARTENAIRE

2022, annus horribilis…

L’année 2022 a été éprouvante sur les marchés financiers avec l’accumulation de chocs et le retour de la guerre en Europe. Ce contexte a nourri une inflation galopante et une crise énergétique majeure, notamment en Europe en raison de sa dépendance au gaz russe.

En réaction, les banques centrales se sont résignées à augmenter fortement les taux d’intérêt et à draîner la liquidité abondante dont les marchés s’étaient accommodés. La croissance s’est fortement affaissée mais a résisté à la faveur des plans de soutien budgétaires et fiscaux.

Les performances des actifs financiers sont dans le rouge, avec une baisse de 18 % des marchés actions et obligations dans le monde et de 23,6 % de l’immobilier. Dans ce contexte, on notera les surperformances des actions anglaises et des obligations chinoises. Les matières premières ont fortement progressé à la faveur des composantes énergie (+42,3 %) et biens agricoles (+12,1 %), les métaux industriels et précieux étant en revanche en retrait. L’euro a baissé de 5,9 % contre le dollar.

L’année 2023 s’ouvre sur un contexte de risque de récession élevé mais qui serait limité par sa durée et par son amplitude. Le quoi qu’il en coûte n’étant pas infini, le retour à la normalité s’impose. Les projections de croissance pour 2023 dans les pays développés convergent autour de 0 %, et de 4 % pour les pays émergents. La croissance mondiale serait proche de 2 %. L’inflation globale, même en baisse, restera à un niveau élevé. Aux Etats-Unis, en revanche, on note la forte résilience de l’économie et de l’emploi qui se maintient à un niveau élevé, à la surprise des autorités monétaires. Enfin, en Europe, la situation est plus compliquée et incertaine au regard de la baisse du revenu réel et des sources d’inquiétudes sur les marges des entreprises, doublement pénalisées par les hausses salariales et les hausses des coûts, notamment énergétiques.

Le Royaume-Uni serait le pays le plus en difficulté. En Chine, la fin de la politique zéro-covid qui soutenait les perspectives de reprise mondiale inquiète à court terme en raison de la large diffusion de la pandémie qui pourrait s’exporter à la faveur de la liberté de circulation. Dans un second temps, l’économie devrait se redresser fortement, ce qui devrait bénéficier aux marchés financiers (retour de l’élasticité au cycle économique).

Plus généralement, les perspectives économiques et financières pour 2023 continueront d’être affectées par la guerre en Ukraine, les effets retardés du resserrement monétaire et le retrait de la liquidité opéré par les banques centrales. Les marchés scruteront plusieurs variables : le niveau terminal et le pivot des taux directeurs ; les valorisations ; le prix des matières premières ; la parité dollar/euro ; les flux ; et évidemment la liquidité.

Dans ce contexte, après une année de transition difficile, les placements de taux redeviennent attractifs grâce à la fin des taux négatifs. On pense aux placements monétaires, aux fonds obligataires datés, aux obligations d’Etat (en cours d’année sur le long terme), et aussi aux actions liées aux thématiques de développement durable, de transition énergétique qui ont sous-performé en 2022 (impact de la hausse des taux, valeurs de croissance), aux thématiques de réouverture et de consommation à la sortie de l’hiver dans l’hémisphère nord et du déverrouillage chinois.

Le spectre de la stagflation nous semble à écarter. Nous pourrions même assister à une désinflation plus forte qu’attendu en deuxième partie d’année, mais le régime croissance/ inflation sera - comme en 2022 - à l’avantage de l’inflation, les incertitudes sur la croissance (volatilité macro-économique) restant élevées.

Olivier GUILLOUDirecteur de la gestion