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Retour du sentiment positif

Si l’on se fie à l’évolution des indices boursiers et des matières premières, la confiance semble être revenue sur les marchés financiers

S’il est encore trop tôt pour crier victoire, il semble que les avancées constatées sur le front de la crise sanitaire chinoise poussent les investisseurs à relever à la hausse leurs prévisions. Pour le moment, les efforts des autorités chinoises pour contenir l’épidémie semblent porter leurs fruits. En effet, même si l’Afrique a connu son premier patient et que l’Europe a connu le premier décès, les chiffres montrent que 99,77% des décès liés à ce virus l'ont été en Chine continentale. Or, en Chine, nous avons noté un ton un peu plus optimiste des autorités suite au ralentissement des nouvelles contaminations, si bien que certains se mettent désormais à pronostiquer une fin de cette épidémie d’ici la fin du mois. Ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) juge prématuré. Cette éclaircie a soutenu la hausse des matières premières, à l’image du cuivre (+1,93% sur la semaine), après plusieurs séances de forts reculs (-9,21% sur un mois).

Si cette anticipation s’avérait correcte, cela voudrait dire qu’un fort rebond pourrait prendre place au deuxième trimestre en Chine, surtout après le plongeon des ventes d’automobiles (-22% en janvier), d’où une importante progression des cours du pétrole (+5,2% pour le Brent, à 57,3 dollars). La demande de pétrole pourrait aussi être soutenue par la résilience de la dynamique américaine, notamment après la publication de ventes au détail ressorties au-dessus des attentes (+0,3% en janvier contre +0,1% attendu par le consensus) et d’une confiance des ménages revenue à 100,9 points, soit son niveau le plus élevé depuis mars 2018.

Dans ce contexte d’amélioration des enquêtes, la poursuite de la bonne orientation de la saison des résultats aux Etats-Unis a aussi contribué positivement à la hausse des indices.

Ainsi, même après l’annonce par les Etats-Unis du relèvement des droits de douane sur les avions importés de l’Union européenne à compter du 18 mars, les places financières ont fini proches de leur plus haut annuel aux Etats-Unis (+1,6% pour le S&P 500, à 3 380 points) et en Europe (1,15% pour l’EuroStoxx 50, à 3 840 points).

Dans un contexte de baisse de l’aversion pour le risque (-1,8% sur la semaine pour le S&P VIX, à 13,7%), les marchés obligataires ont légèrement reflué. Le rendement du taux à 10 ans américain, en hausse de 1 point de base (pb), est revenu à 1,59%, soit son niveau le plus élevé depuis le début du déclenchement de la crise sanitaire chinoise. Cette évolution a contrasté avec celle des taux souverains de la zone Euro où la plupart des rendements sont ressortis en recul. C’est au Royaume-Uni qu’on a enregistré la plus forte contreperformance (+6 pbs, à 0,63% pour le taux à 10 ans anglais) suite à la démission surprise du chancelier de l'Echiquier, Sajid Javid

Réputé pour être un partisan de la rigueur budgétaire, le départ de ce poids lourd du gouvernement - et surtout la reprise en main par Boris Johnson lui-même - font penser qu’une forte relance fiscale est à l’horizon. D’où un bond de la livre (+1,30% contre le dollar, à 1,30460 dollar). Le dollar a poursuivi sa tendance à l’appréciation (+0,45% pour son taux de change effectif), notamment contre l’euro. La monnaie commune semble pâtir des difficultés économiques et du spectre d’une guerre commerciale avec les Etats-Unis.

Karamo KABA, Directeur des études économiques