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INFO PARTENAIRE

L’Europe avance pour le climat

L’Union européenne prend à bras le corps des mesures pour tenter de respecter les accords de Paris de décembre 2015 signés après la tenue de la Conférence de Paris sur le climat (COP21).

L’un d’entre eux prévoit de contenir d'ici à 2100 le réchauffement climatique “bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels” et si possible de viser à “poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C”.

En décembre 2016, la Commission européenne a nommé un groupe d’experts de haut niveau (HLEG) pour établir une feuille de route européenne et ainsi proposer des recommandations sur une réallocation des flux financiers en faveur du développement durable. Christian Thimann, président du HLEG, a évoqué “le dirigeant de très grandes entreprises qui a toujours deux discours prêts. D’un côté, celui pour les analystes financiers plein de chiffres, de profits et de dividendes à verser. De l’autre, celui pour les salariés, les politiques ou le Forum de Davos qui évoque les métiers de l’entreprise, sa finalité sociale, ses enjeux environnementaux et sociaux. La finance durable devrait permettre en principe de n’avoir qu’un seul discours”.

lutter contre le changement climatique tant qu’il en est encore temps

La Commission européenne a publié, le 24 mai 2018, les premiers textes visant à transformer en profondeur les pratiques financières au sein de l’Union avec l’objectif affiché de "lutter contre le changement climatique tant qu’il en est encore temps" et de mettre les capitaux au service des objectifs environnementaux européens. L’objectif phare de ce texte est de construire une taxonomie, c'est-à-dire un référentiel européen d’activités dites durables. En offrant une vision partagée des modèles durables, l’Union européenne espère conduire les investisseurs à les financer massivement.

Si la priorité est donnée dans l’immédiat à l’environnement, la commission propose d’établir thème par thème, entre 2019 et 2022, des référentiels dans les domaines suivants : lutte contre le changement climatique ; protection de l’eau et des ressources marines ; économie circulaire ; limitation des déchets et recyclage ; contrôle et prévention de la pollution et protection des écosystèmes.

Les trois autres axes de la réglementation proposés par la Commission pour mettre en œuvre son plan d’action concernent les obligations de reporting, les indices de référence utilisés pour mesurer la performance financière et l’obligation d’interroger les clients sur leurs préférences en matière de développement durable. Cette démarche, qui doit être approuvée par le Conseil et le Parlement européens, devrait inciter les investisseurs à se donner les moyens d’intégrer les dimensions Environnementales, Sociales et de Gouvernance (ESG) dans tous leurs processus de décision d’investissement pour éviter de payer le prix des risques ESG, à l’image de celui que le changement climatique fait peser sur les entreprises les plus carbo-intensives.

Vers la création de nouveaux indices

Sur la question des indices boursiers, la Commission prévoit la création de nouveaux indices bas carbone ou à impact carbone positif ciblant l’économie de demain. Leur finalité serait d’offrir un outil homogène des performances climatiques et financières des entreprises comme des portefeuilles aux investisseurs désireux d’aligner leurs stratégies sur l’Accord de Paris. Dernier volet du dispositif : la distribution. La Commission a lancé une consultation sur le meilleur moyen d’introduire des questions ESG dans les conseils d’investissement donnés aux épargnants. L’idée est de les intégrer à terme dans la réglementation dite MIFID II (Markets in Financial Instruments Directive). D’ici le vote au Parlement européen en mai 2019, la bataille promet de faire rage pour définir les secteurs éligibles à la taxonomie "verte" ainsi que les activités qui en seront exclues…