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INFO PARTENAIRE

Le patient américain

Encore une semaine de hausse sur les indices boursiers. Mais à la différence des gains hebdomadaires précédents, cette dernière est due en grande partie à la Réserve fédérale (Fed) qui a confirmé qu’elle serait désormais patiente.

Ceci a suffi à déclencher un véritable enthousiasme sur les marchés financiers, qui ont affiché de forts gains sur la semaine. Les séquelles du déluge du mois de décembre sont en partie effacées. A titre d’exemple, l’indice CAC 40 (+1,9%, à 5 019 points) a atteint un plus haut de huit semaines. L’élan haussier a été amplifié par la publication de bons résultats d’entreprises comme Apple ou Facebook.

Pourtant, les signaux de ralentissement se sont multipliés. Le rebond attendu de la croissance en zone Euro n’a pas eu lieu puisque, au quatrième trimestre, le PIB n’a progressé que de 0,2%. La France, avec une progression du PIB de 0,3%, s’en est mieux sortie que l’Italie qui a basculé en récession (-0,2% au 4ème trimestre 2018 après -0,1% au 3ème trimestre 2018). Quant à la Chine, l’indice PMI dans l’industrie est ressorti en janvier en recul pour le deuxième mois consécutif. Cela devrait pousser les autorités chinoises à rechercher au plus vite un compromis avec les États-Unis sur le front commercial. Ainsi, suite à la visite du vice-premier ministre chinois aux États-Unis, le président Trump s’est dit prêt à rencontrer très prochainement son homologue Xi Jinping, de quoi alimenter les anticipations sur une issue positive avant la fin de la trêve décidée par les deux pays le 1er mars 2019.

L’économie américaine semble être épargnée par ces difficultés avec la publication d’un rapport d’emploi meilleur qu’attendu. En effet, en dépit d’une forte révision à la baisse des créations de postes des mois précédents, le marché du travail a tout de même créé 304 000 postes en janvier.

Malgré cela, la hausse du taux de participation (63,2%) a poussé à la hausse le taux de chômage qui est passé de 3,9% à 4%. Nous avons aussi constaté une augmentation du nombre d’heures travaillées (+0,3% sur le mois) et du salaire horaire moyen (+3,2% sur une année). Le seul bémol est venu de l’indice de diffusion qui est ressorti en baisse à 61 selon le Bureau of Labor Statistics, au plus bas depuis plusieurs mois. Ce bon rapport d’emploi ne devrait toutefois pas remettre en cause l’attitude attentiste de la Réserve fédérale qui a été interprétée comme la fin du cycle de resserrement monétaire. Cela a exercé des pressions baissières sur la courbe de taux (-7 points de base - pds - à 2,69%, pour le taux américain à 10 ans) malgré la publication d’enquêtes économiques de bonne facture (emplois et ISM manufacturier).

L’Europe a évolué à contre-sens. Ainsi, l’Allemagne a sous-performé (+3 pbs, à 0,17%, pour le 10 ans) mais moins que l’Italie (+9 pbs, à 2,73%, pour le 10 ans) ou l’Espagne (+15 pbs, à 1,35%, pour le 10 ans). Sur la scène des changes, l’euro a profité de la perspective prochaine d’un arrêt du resserrement monétaire aux ÉtatsUnis. La monnaie unique est ressortie en hausse (+0,38% sur la semaine, à 1,145 dollar), aidée aussi par la bonne orientation du taux de chômage ressorti à un plus bas niveau de 10 ans.