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INFO PARTENAIRE

L’Allemagne, le nouveau malade de la zone Euro

Les semaines se suivent mais ne se ressemblent pas sur les marchés financiers qui poursuivent sur leur élan de la nouvelle année, contrastant avec le déluge enregistré au quatrième trimestre 2018.

Petit à petit, le scénario d’une récession mondiale prend du plomb dans l’aile, notamment après les bons chiffres du marché de l’emploi aux Etats-Unis. Si la première économie mondiale semble rassurer, on ne peut pas en dire autant de la zone Euro où l’Allemagne inquiète. Connaissant le poids prépondérant des exportations dans l’activité outreRhin, cette mauvaise passe de l’économie allemande était malheureusement à craindre depuis l’effondrement du volume des échanges mondiaux.

Dans ces conditions, le secteur manufacturier, dépendant des exportations, a particulièrement souffert. On a ainsi vu la production industrielle poursuivre son recul (-1,9% en novembre) alors que le consensus tablait sur un rebond (+0,30%), confirmant le message envoyé par l’indice avancé du secteur (PMI manufacturier à 51,5 en décembre) et ravivant le spectre d'une entrée en récession dès le quatrième trimestre. Ce froid glacial venant d’Allemagne impactera nécessairement la France dont on voit mal comment elle pourra échapper à ce « coup de barre » de son principal client.

Dans ces conditions, le rebond attendu semble différé, notamment avec la montée de la grogne sociale qui se manifeste à travers les « Gilets jaunes ». Cela n’a pas empêché les indices boursiers allemands et français d’enregistrer des progressions (respectivement +1,1% et + 0,8% pour le DAX 30 et le CAC 40 sur la semaine), profitant de l’éclaircie sur les places financières avec les avancées sur le front des négociations commerciales sino-américaines. Les hausses ont été plus importantes aux Etats-Unis (Nasdaq : +3,9% ; S&P 500 : +2,5%) après le changement de ton perçu dans les propos de plusieurs responsables de la Réserve fédérale (Fed). En dépit de la décrue de l’aversion pour le risque (VIX : -3,2 point de pourcentage, à 19,6%), la progression des rendements est restée relativement contenue aux Etats-Unis.

Pourtant, la dernière enquête auprès des dirigeants de petites et moyennes entreprises avait de quoi mettre le feu aux poudres. On y apprenait ainsi qu’un nombre record de PME (39%) faisaient face à une pénurie de main-d’œuvre, ce qui a pénalisé le moral de ces chefs d’entreprises (-0,4 point en décembre à 104,4). Cependant, le plongeon des cours du pétrole permet de compenser les tensions salariales, si bien que l’indice des prix à la consommation a enregistré en décembre son premier recul mensuel depuis le mois de mars. A la différence des Etats-Unis, les taux ont surperformé en zone Euro malgré les bons chiffres de l’emploi qui ont permis au taux de chômage de repasser sous la barre de 8%, pour la première fois depuis plus de dix ans.

La performance la plus notable a été obtenue par le Portugal (-9 points de base, à 1,71% pour le taux à 10 ans) qui continue de bénéficier de l’accord sur le budget italien mais aussi du relèvement de sa notation souveraine (de BB+ à BBB par Fitch), ce qui lui a permis de redevenir Investment grade. La baisse de l’aversion pour le risque et des anticipations de resserrement monétaire aux Etats-Unis ont nui au dollar sur la semaine. L’euro en a profité pour s’établir au-dessus de 1,146 dollar. Mais la variation la plus importante symboliquement a été celle du yuan qui s’est apprécié de 1,3% contre le dollar, sans doute un geste de bonne volonté des autorités chinoises pour parvenir rapidement à un accord commercial avec les Etats-Unis.