Pourtant, à la surprise générale, Donald Trump a affirmé que les États-Unis et la Chine étaient parvenus à un accord commercial. Même si cet accord est partiel et que la plupart des détails ne sont pas connus, force est de reconnaître que dans leur inégalable sagesse, les négociateurs américains et chinois ont fait un pas important en vue d’un règlement de ce différend commercial.
Quant à imaginer un rebond des indicateurs avancés, il n’y a un pas que nous ne franchirons pas. En effet, les hausses de tarifs douaniers précédents vont subsister et seront difficiles à remettre en cause, ce qui a conduit l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à diviser par deux sa prévision pour la croissance du volume des échanges mondiaux en 2019 (de 2,6% à 1,2%). De plus, les nombreux points d’achoppement, notamment sur les subventions aux entreprises chinoises ou les transferts de technologie forcés, font qu’il serait illusoire de tabler sur un accord commercial global d’ici l’issue des élections générales aux États-Unis l’an prochain. Conscients de ces lacunes, les investisseurs ont préféré voir le verre à « moitié plein » plutôt qu’à « moitié vide », ce qui soutenu les indices d’actions (Dow Jones : +0,9% à 26 817 points).
Les marchés d’actions ont aussi profité des annonces de la Réserve fédérale (Fed) qui s’est engagée à acheter des bons du Trésor pour un montant mensuel de 60 milliards de dollars minimum, jusqu'au deuxième trimestre 2020. Elle a également annoncé des injections de liquidités de 75 milliards de dollars à minima par opération, complétées par des opérations bihebdomadaires d'au moins 35 milliards de dollars. Par ces actions, la Fed entend montrer son attachement à soutenir l’activité, aidée par une inflation basse. Il faut donc s’attendre à d’autres baisses de taux directeurs si l’on en juge par l’évolution récente des indicateurs avancés. L’indice NFIB, mesurant le moral des patrons de PME américains, a enregistré une nouvelle baisse, sa troisième en quatre mois (-1,3 à 101,8 points en septembre, à un plus bas de six mois). Les dirigeants américains se montrent moins optimistes, notamment au niveau de l’emploi. Même si pour le moment ce secteur se maintient, un ralentissement semble proche comme l’a montré le troisième mois de rang de recul du nombre de postes à pourvoir (tombés à 7,051 millions, soit un plus bas de 17 mois).
La progression a été plus forte en Europe où les indices ont été soutenus par les avancées positives sur le dossier du Brexit (Euro Stoxx 50 : +3,6% à 3 570 points). Il semble toutefois difficile de trouver un accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni d’ici l’échéance du 31 octobre 2019. Tout tend donc à montrer qu’une extension de la date de sortie du Royaume-Uni de l’UE est inéluctable, le temps d’organiser une nouvelle consultation électorale. La livre a largement profité de cette perspective sur la scène des changes (+2,53% contre le dollar), ce qui a entraîné à la hausse toutes les devises européennes, dont l’euro (+0,5% à 1,10 dollar). La baisse de la volatilité s’est traduite par une contreperformance des obligations d’État qui ont vu leur rendement fortement augmenter (+27 points de base au Royaume-Uni, à 0,71% pour le 10 ans et + 22 pbs à 1.73% pour le taux à 10 ans américain).