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Hors de contrôle

Le scénario redouté prend corps avec une propagation de l’épidémie du Covid-19, dont l’unique parade à ce stade consiste au confinement des populations (1 milliard de personnes dans le monde à ce jour).

La prévision d’une forte contraction de la croissance mondiale au cours du premier semestre, suivie d'une reprise progressive, mais entraînant une récession en 2020 similaire à celle de 2009, voit sa probabilité augmenter.

Les marchés actions se sont ajustés sur ces bases, sans pour autant avoir des certitudes sur la date de contrôle de l’épidémie compte tenu de l’évolution Est-Ouest, alors que l’on signale de plus en plus de cas en Inde et en Afrique. Nous noterons néanmoins que les marchés européens ont progressé sur la semaine (EuroStoxx +4,2%), après les annonces de la Banque centrale européenne (BCE). Outre-Atlantique, le S&P 500 a baissé de 3,4%. La situation se dégrade fortement et fait craindre une propagation rapide.

Les taux souverains en zone Euro - notamment ceux des pays du Sud - ont fortement baissé à la faveur des achats de la BCE et de l’annonce d’un programme d’achat supplémentaire de 750 milliards d’euros. On évoque même la possibilité d’Euro-Bonds ou de « Corona-Bonds », par exemple pour nationaliser des entreprises en difficulté ou refinancer les pertes d’activité du secteur privé transférées au secteur public. On rappelle ici que les stratégies des gouvernements sont de privilégier le chômage partiel, le report de charges pour maximiser les chances de rebond une fois la crise passée, mais cela aura un coup gigantesque en termes de pourcentage du PIB.

Les craintes sur le marché de la dette se sont en revanche concrétisées cette semaine, avec paradoxalement un marché primaire actif. Quelques obligations corporate européennes se sont présentées avec succès comme Unilever ou Engie. Toutes les segments sont touchés, soit en raison des flux négatifs (avec des liquidations massives sur des fonds à effet de levier), soit en raison des craintes sur la liquidité et la capacité de résistance des entreprises, notamment celles qui sont fortement endettées (High yield). Le marché américain a baissé fortement sur la semaine. Ces écartements de spreads sont synonymes de crise de liquidités et/ou d’absences d’acheteurs en dépit des taux devenus très attractifs relativement au niveau de début 2020.

Les mesures prises par les banques centrales - programme de 750 milliards d’euros de la BCE sous forme de PEPP (Pandemic Emergency Purchase Program) - par l’Union européenne - suspension des règles fiscales du pacte de stabilité et de croissance - les annonces de soutien à l’économie dans beaucoup de pays soit directement, soit via le système bancaire et l’annonce de l’Allemagne du renoncement à son équilibre budgétaire sont autant de signaux favorables pour stabiliser les marchés financiers.

Olivier Guillou, Directeur de la gestion

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