Après un rebond en août, les indicateurs avancés de la zone Euro sont repartis une nouvelle fois à la baisse. En effet, l’indice PMI composite, qui agrège l’activité dans le secteur manufacturier et dans les services, a enregistré un fort recul en septembre (-1,5 point, à 50,4), soit son niveau le plus faible des 75 derniers mois.
Cette mauvaise statistique a pénalisé les indices dès le début de semaine, avant même que la baisse de moral des consommateurs américains (-9,1 points, à 125,1 en septembre) et la hausse des tensions politiques à Capitol Hill ne décident les investisseurs à réduire la voilure. Cet élan baissier – interrompu par les propos du Président Trump sur les perspectives d’un accord avec la Chine - est reparti de plus belle après la publication de nouveaux indicateurs très décevants en Chine et en Europe. Cette tendance a été alourdie après que le Financial Times et Bloomberg aient relayé des rumeurs sur la possibilité évoquée par l’Administration Trump d’interdire la cotation les valeurs chinoises aux États-Unis. Ces perspectives ne manqueront pas d’alimenter à coup sûr le prochain « round » des négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis, le 10 octobre prochain.
Dans ces conditions, les indices ont fini la semaine sur une note négative, aussi bien en Europe (Euro Stoxx 50 : -0,7% à 3 546 points) qu’aux États-Unis (S&P 500 : -1,0% à 2 962 points). La sous-performance américaine peut s’expliquer par la procédure de destitution enclenchée par les Démocrates contre le président Trump. Même si cette épée de Damoclès menaçant la tête du Président américain a peu de chance de tomber, elle a néanmoins provoqué une hausse de l’aversion pour le risque (+1,9 point de pourcentage, à 17,2% pour l’indice VIX) susceptible de rester élevée au fur et à mesure des différentes auditions. Ce contexte difficile a soutenu les emprunts d’État américains (-7 points de base – à 1,67% pour le rendement du taux à 10 ans). L’Europe n’est pas épargnée par ce reflux des taux longs, recherchés par les investisseurs après la publication d’indicateurs peu engageants.
Ainsi, nous avons eu confirmation que la mauvaise passe de l’économie allemande allait encore se poursuivre avec un indice PMI dans l’industrie ressorti à un plus haut de 10 ans et un secteur des services qui s’est affaibli dangereusement. De quoi conforter encore plus le scénario d’une entrée en récession technique de la première économie de la zone Euro dès le troisième trimestre.
Cela valide les récents choix opérés par la Banque centrale européenne (BCE) même si cela ne sera pas suffisant pour ramener la croissance sur un sentier honorable. L’euro en pâtit contre le billet (-0,7%, à 1,09 dollar) mais parvient tout de même à s’apprécier contre la livre (-0,79% contre la monnaie unique).
Il faut dire que le brouillard entourant l’éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne le 31 octobre prochain ne cesse de s’épaissir. La Cour suprême, a annulé la décision du Premier ministre Johnson de suspendre la Chambre des Communes, lui infligeant au passage un camouflet. La réouverture du Parlement britannique a donné lieu à des scènes surréalistes qui laissent penser qu’il sera très difficile de trouver une position à proposer à Bruxelles. Tout laisse à penser que l’on se dirige de nouveau vers les urnes. Pour cela Boris Johnson devra demander un report de la date du Brexit avant le 31 octobre 2019, à moins qu’il ne choisisse de démissionner avant cette date.