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INFO PARTENAIRE

Déjà vu !

La Fed exporte sa politique de baisse des taux au reste du monde, en réaction à la guerre commerciale, alimentant ainsi une possible guerre des changes.

Les perspectives de croissance mondiale sont toujours mal orientées. Ainsi, l’OCDE a abaissé ses prévisions de croissance mondiale de 0,3 et 0,4 point de PIB pour 2019 et 2020 avec un chiffrage de 2,9% en 2019 et de 3,0% en 2020, soit la pire performance depuis la crise financière de 2008. Ce ralentissement semble structurel avec un certain nombre de freins à l’activité alimentés par un regain de tensions commerciales, politiques ou géopolitiques.

Dans ce contexte, l’action des banques centrales dans le monde est primordiale.

Lors de sa réunion du FOMC des 17 et 18 septembre derniers, la Fed (banque centrale américaine) a abaissé – sans surprise –son objectif de taux directeur de 25 points de base (pbs), à 1,75-2,00%. Cette baisse intervient en réponse aux risques économiques perçus liés aux incertitudes concernant la politique commerciale et la croissance mondiale, malgré une légère révision haussière de ses prévisions de croissance. Nous prévoyons que la Fed réduira à nouveau son taux directeur de 25 pbs au quatrième trimestre 2019, à 1,50-1,75%. La Banque centrale européenne (BCE), quant à elle, a lancé sa première opération de TLTRO, laquelle a déçu par son montant (dû à un effet de calendrier).

En l’absence de reprise de l’inflation, déjouant les modèles académiques – notamment ceux suivis par les banques centrales – de nouvelles théories économiques voient le jour sur la nécessité d’assurer davantage de liquidités au système et de pratiquer une politique de taux zéro permettant des dépenses budgétaires supplémentaires pour stimuler la croissance. Nous l’avons vu cette semaine avec les tensions sur les opérations en dollars. Dans cet esprit, l’Allemagne pourrait enfin accéder à la demande de ses partenaires européens pour mettre en place un plan de relance qui pourrait prendre la forme d’un plan de financement de la transition énergétique (à hauteur de 40 Mds€).

L’autre actualité concerne les tensions commerciales à l’initiative des Etats-Unis avec, cette semaine, des craintes sur le secteur aéronautique, avec une plainte instruite par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant notamment Airbus. Nous nous attendons toujours à une escalade sur les secteurs automobile et agricole. Il est donc intéressant de noter que l’écart de rendement entre le Bund et le T-Note s’est structurellement creusé depuis 5 ans. La zone Euro – au regard de l’augmentation de l’épargne domestique que son surplus commercial génère – détient désormais plus de 1000 milliards de dollars de Treasury Notes, finançant ainsi de plus en plus le déficit américain. La part de la Chine, en revanche, tend à baisser. La guerre commerciale accentue cette dynamique, puisqu’elle impacte fortement l’Allemagne et enfonce le taux allemand en territoire négatif. Cela pourrait constituer une assurance pour le futur, à condition que le billet vert ne baisse pas.

En attendant, les marchés actions culminent à des niveaux proches de leurs plus hauts historiques : S&P 500 > 3000 points ; Dow Jones Industrial Average > 27 000 points ; MSCI World > 2000 points. Ces indices ont été soutenus par les primes de risque (relativement aux taux) et l’embellie attendue entre les Etats-Unis et la Chine. L’or reste au-dessus de 1500$ l’once. Le pétrole s’apprécie de 5 dollars par baril, en réaction à l’attaque sur le site de production en Arabie saoudite. Finalement, une semaine sans changements de tendance !