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Brexéternité

La seule certitude est qu’on reste en pleine incertitude même si cette confusion ne semble pas perturber plus que cela les investisseurs.

En dépit d’une série de votes de la Chambre des Communes, nous ne sommes toujours pas fixés sur le Brexit.

La livre a ainsi réalisé la meilleure performance sur le marché des changes (+2,1% contre le dollar), ce qui a pesé sur l’indice FTSE 100 (+1,7% sur la semaine), fortement composé de valeurs exportatrices. Cet optimisme des investisseurs peut s’expliquer par l’exclusion du scénario d’un « Hard Brexit » dès le 29 mars, l’option la plus redoutée par les marchés.

Dans ces conditions, la hausse s’est généralisée sur les autres places financières. Cet élan haussier a toutefois été tempéré par les difficultés rencontrées par l’avionneur Boeing, dont le best-seller 737 Max a été interdit de vol après le crash d’Ethiopian Airlines.

Au final, dans un contexte de baisse généralisée de l’aversion pour le risque (-3,2 points de pourcentage, à 12,9% pour l’indice de volatilité VIX), les indices actions ont connu une nouvelle semaine de hausse avec une surperformance des places européennes (+3,1% pour l’EuroStoxx 50, à 3 386 points) par rapport à leurs comparables américains (+2,9% pour le S&P 500, à 2 822 points) ou japonais (+2,0% pour le Nikkei 225, à 21 451 points). L’optimisme sur les places financières a aussi été soutenu par la publication d’enquêtes économiques de meilleure facture, notamment aux États Unis. Les ventes au détail y sont ressorties en progression de 0,2% en janvier malgré des ventes d’automobiles décevantes (-1,4%). Les fortes hausses enregistrées dans le commerce en ligne (+2,6% en janvier contre -5,0% en décembre) ou dans les articles de sport (+4,8% en janvier contre -6,1% en décembre) n’ont toutefois pas suffi pour compenser le plongeon de décembre (-1,6%).

Il faudrait par conséquent s’attendre à une contribution plus faible de la consommation des ménages au premier trimestre, pénalisée par les conséquences du shutdown et de retombées moins favorables pour les consommateurs américains des baisses d’impôt décidées par l’Administration Trump. La baisse de l’aversion pour le risque a été préjudiciable aux placements moins risqués.

Le rendement de l’emprunt à 10 ans de l’Etat américain est ressorti en recul (-4 points de base – pbs – à 2,59%), aidé par la faiblesse de l’inflation (+1,5% sur une année, au plus bas depuis septembre 2016). A contrario, les rendements ont progressé en Allemagne (+2 pbs, à 0,08%) mais surtout en France (+5 pbs, à 0,46%), à contre-courant de la tendance observée en Italie (-1 pb, à 2,50%) et en Espagne (-2 pbs, à 1,20%). Quant au Japon, le rendement du taux à 10 ans a reculé (-3 pbs, à -0,04%) suite à l’allongement du programme d’achats d’obligations du gouvernement à hauteur de 80 trilliards de yens par an. Comme il fallait s’y attendre sur le marché des changes, la baisse des inquiétudes sur le Brexit a nui au dollar dont le taux de change effectif a perdu du terrain (-0,73% contre toutes les monnaies, à 96,60 points).

Même si rien n’est réglé et même si cette semaine pourrait voir un nouveau vote du Parlement anglais sur l’accord négocié avec Bruxelles, les investisseurs semblent se contenter des maigres avancées dans la gestion du Brexit. Cela a profité à l’euro (+0,77% sur la semaine) qui est repassé au-dessus de la barre de 1,13 dollar.