"La France ne s'électrifie pas suffisamment vite", a-t-il déclaré en référence au besoin de remplacer les énergies fossiles consommées dans les secteurs de l'automobile, du bâtiment et de l'industrie.
"On n'est pas encore rentré dans cette dynamique de bon rythme d'électrification qui nous mettrait sur la bonne trajectoire d'être un pays qui tient ses objectifs de neutralité carbone et qui en même temps est en croissance et se réindustrialise", a-t-il ajouté à l'occasion du colloque annuel de l'association professionnelle France renouvelables.
D'où une consommation d'électricité stable ces dernières années car les gains en termes d'électrification sont compensés par une meilleure efficacité énergétique, a-t-il expliqué. Cela peut nécessiter des ajustements en fonction de la consommation mais ne doit pas se traduire par une remise en cause des filières énergétiques.
"Est-ce que ça veut dire qu'il faut tout casser ? Bien évidemment, non (...). Il y a un truc que l'industrie déteste, c'est les 'stop-and-go'. C'est ingérable", a-t-il martelé.
Les acteurs de l'énergie attendent depuis trois ans la publication de la feuille de route énergétique de la France par le gouvernement, mais celle-ci est sans cesse repoussée.
La troisième programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE3), indispensable notamment pour lancer des appels d'offres et sécuriser les investissements, a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique entre pro-nucléaires et partisans des renouvelables.
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Le Rassemblement national et la droite ont tenté d'imposer un moratoire sur les nouvelles installations éoliennes et solaires, finalement rejeté par l'Assemblée nationale en juin, et le patron des Républicains, Bruno Retailleau, a lui aussi prôné un tel moratoire.
"Notre premier combat, nous qui sommes des acteurs de l'énergie, de l'électricité, ça doit être le combat de l'électrification des usages", a insisté Xavier Piechaczyk.
"Ça devrait être notre première boussole !", a-t-il ajouté en estimant que le débat entre énergies renouvelables et nucléaire ne doit "pas se transformer en guerre de religion".
Avec AFP.