Comment accueillez-vous la réforme du label ISR ?
Cette réforme est une opportunité pour renforcer le rôle des CGP dans l'orientation des investissements clients. Elle met l'accent sur l'écologie, même si le label ISR reste généraliste. Bien que l'intérêt pour l'écologie grandisse, les particuliers ne sont pas encore pleinement engagés dans cette démarche. Cela offre aux CGP une mission enrichissante de pédagogie.
Cependant, les produits ESG labellisés ISR impliquent souvent un niveau de risque incompatible avec les profils conservateurs. Il est parfois difficile de concilier les préférences durables et la tolérance au risque, les clients ajustant souvent leurs préférences plutôt que leur profil de risque. La refonte du label renforce l'implication pédagogique des CGP, mais il faudra du temps pour que les fonds ISR s'intègrent pleinement dans le paysage financier.
Les produits ESG labellisés ISR impliquent souvent un niveau de risque incompatible avec les profils conservateurs."
Le label est-il aujourd'hui bien compris des épargnants et des CGP ?
Les clients ne sont pas encore majoritairement dans une démarche active, mais la demande de durabilité oblige les CGP à se former constamment. Les professionnels ont accès à des certifications et des formations qui leur permettent d'affiner leurs connaissances sur le label ISR.
Pour les épargnants, il est plus difficile d'accéder à une information claire et structurée. Les préférences en matière de durabilité ne signifient pas nécessairement une compréhension des labels comme l'ISR. Il appartient aux CGP de clarifier ces concepts pour les clients souhaitant investir de manière responsable.
Label ISR, label Greenfin, classification SFDR... Aujourd'hui, plusieurs balises existent pour informer les investisseurs sur le caractère durable ou non d'un fonds. Ce paysage vous semble-t-il assez lisible ?
La multiplicité des labels peut sembler complexe pour les non-initiés, mais elle offre plusieurs portes d’entrée aux investisseurs. Il revient aux CGP de faire preuve de pédagogie pour présenter les référentiels adaptés aux besoins des clients.
La Taxonomie est plus simple à comprendre mais propose peu de choix pour l’instant. Les Principales Incidences Négatives (PAI) couvrent un spectre plus large de thèmes, et SFDR apporte une certaine diversité avec ses classifications (articles 6, 8 et 9).
Les labels comme ISR, Greenfin ou Finansol, attribués par des organismes indépendants, peuvent être complexes à appréhender. Cependant, la refonte du label ISR, avec l'introduction de la double matérialité, harmonise davantage le label avec la réglementation européenne et améliore sa lisibilité.
Le rôle des CGP évolue : nous devons désormais intégrer des critères extra-financiers aux objectifs de performance pour répondre aux attentes des investisseurs responsables."
Quels sont les défis pour connecter l'offre et la demande ?
La réforme du label ISR reflète une prise de conscience écologique plus large. Le rôle des CGP évolue : nous devons désormais intégrer des critères extra-financiers aux objectifs de performance pour répondre aux attentes des investisseurs responsables.
Le défi majeur reste la pédagogie. La complexité croissante des outils et des normes peut décourager les épargnants. Il est donc essentiel que les CGP continuent à se former pour transmettre des informations claires à leurs clients. Bien que l'offre de fonds ISR et durables se développe, elle doit encore gagner en lisibilité et s'adapter aux profils des investisseurs. Rendre ces investissements plus attractifs et compréhensibles permettra de promouvoir une finance plus durable, alliant performance et impact positif.