"En tant que soutien financier essentiel pour le projet, vous portez une responsabilité directe et importante dans ses graves impacts", insiste le groupe d'ONG, en référence à l'engagement pris en 2020 par les 28 institutions financières à fournir "un total de 14,9 milliards de dollars au projet".
Les 124 ONG, dont la Ligue des droits de l'Homme, Oil Change International ou encore Greenpeace France, leur demandent de "cesser de contribuer à ces violations des droits humains et à la crise climatique".
Les banques françaises Société Générale et Crédit Agricole, tout comme la banque américaine JP Morgan, font partie des 28 institutions financières interpellées. "Les risques humanitaires et sécuritaires, ainsi que la complexité des opérations dans une telle zone de conflit" ont été sous-estimés, rappellent les ONG, ajoutant qu'ils ont eu "des conséquences directes et fatales".
Le groupe pétrolier, qui s'appelait alors Total, a suspendu le projet après une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique en mars 2021, qui a fait des victimes - le bilan reste incertain - dans la population locale et parmi les sous-traitants de TotalEnergies.
Une reprise "imprudente" et "irresponsable"
Le PDG du groupe français, Patrick Pouyanné, a indiqué en septembre 2023 qu'il espérait le relancer avant la fin de l'année. Si "la sécurité s'est améliorée", "cela ne signifie pas que la région est sûre, ni que les civils se sentent en sécurité", pointent les ONG.
"La reprise de Mozambique LNG est imprudente et irresponsable si elle implique de continuer à opérer dans un contexte aussi instable et de l'alimenter", affirment-elles, ajoutant que le projet "menace les écosystèmes locaux et le climat mondial" tout en ne bénéficiant ni au Mozambique, ni aux communautés locales.
"Lorsqu'il fonctionnera à pleine capacité, le projet Mozambique LNG produira entre 3,3 et 4,5 milliards de tonnes d'équivalent CO2 au cours de son cycle de vie, soit plus que les émissions annuelles combinées de gaz à effet de serre de l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne", dénoncent-elles, demandant aux institutions financières de "prendre (leurs) responsabilités" et d'apporter une réponse "avant le 30 novembre".
Contactées par l'AFP, les banques Société Générale et Crédit Agricole n'ont pas répondu dans l'immédiat, tandis que l'américaine JPMorgan s'est refusée à tout commentaire.
Avec AFP.
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