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En bref

La SEC autorise ExonnMobil à rejeter une proposition majeure de ses investisseurs sur le climat

En décembre 2018, plusieurs investisseurs, représentants 9 500 milliards de dollars d'actifs sous gestion, ont déposé une résolution invitant ExxonMobil à se fixer des objectifs afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. La SEC a autorisé la compagnie pétrolière a rejeter cette demande.    

Ce mardi 2 avril, la Securities and Exchange Commission (SEC), les "gendarmes américains de la Bourse", a autorisé la pétrolière ExxonMobil à rejeter une requête déposée en décembre dernier par certains de ses investisseurs, représentants 9 500 milliards de dollars d’actifs sous gestion. Cette proposition, menée par le fonds de retraite commun de l’État de New York et par l’Église d’Angleterre, réclamait que l’entreprise se fixe, dès 2020, des objectifs afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, alignés avec les accords de Paris sur le climat. "À mesure que les gouvernements prennent des décisions pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, les entreprises du secteur des combustibles font face à un risque accru. Ces tendances pourraient limiter les rendements des investisseurs d’ExxonMobil", avertissaient-ils. Les actionnaires ont également tenu à rappeler que certaines entreprises, telles que Total ou Shell, ont déjà fait preuve d’ambitions "bien plus grandes, notamment en ce qui concerne leurs émissions".

Selon le média américain CNBC, ExxonMobil estimait que cette proposition était "trompeuse" et allait à l’encontre des "responsabilités de management" de l’entreprise. Quant à la SEC, elle a indiqué que la requête "induirait un micromanagement de l’entreprise en cherchant à imposer des méthodes spécifiques pour implémenter des politiques complexes, à la place des décisions courantes du management".

"Nous n’abandonnerons pas"

De leur côté, les investisseurs ont promis qu’ils continueraient à faire pression sur la compagnie pétrolière : "Nous n’abandonnerons pas", a déclaré Thomas DiNapoli, contrôleur de l’État de New York, sur la chaîne de télévision américaine CNN. Il estime que la décision de la SEC est "influencée" par le "scepticisme" du gouvernement de Donald Trump face au changement climatique. L’Église d’Angleterre regrette quant à elle "une décision décevante et déroutante" et a annoncé dans un communiqué qu’elle examinera "les options". En mai 2017 déjà, quelques actionnaires d’ExxonMobil avaient soutenu une proposition similaire invitant la société à prendre en compte les risques climatiques dans sa stratégie d’entreprise. Après six mois de résistance, la pétrolière avait fini par accepter.