L'index égalité professionnelle a permis de réduire certaines inégalités salariales femmes/hommes au sein des entreprises.
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En bref

Six gestionnaires d'actifs veulent promouvoir les femmes aux postes de direction d'entreprises

Six sociétés de gestion d'actifs françaises ont lancé mercredi l'initiative "30 % Club France Investor Group", visant à promouvoir les nominations de femmes au sein des instances dirigeantes des entreprises françaises, comités de direction et comités exécutifs, jugés trop peu mixtes.

Parmi ces sociétés de gestion, qui gèrent près de 3 000 milliards d'euros d'actifs et sont actionnaires de nombreuses entreprises françaises, se trouvent Amundi, Axa Investment Managers, La Banque postale Asset Management, Sycomore AM, Mirova et Ostrum AM.

Le concept de "30% Club Investor Group" existe déjà au Royaume-Uni et dans quatre autres pays, et a permis, conjointement à d'autres projets, de voir la part des femmes progresser au sein des conseils d'administration et des comités exécutifs des sociétés cotées sur l'indice FTSE 350 à Londres, précise Marie Fromaget, co-présidente du groupe avec Patrick Haustan et Molly Minton. "On s'est aperçu que mutualiser nos voix d'investisseurs était une arme extrêmement puissante puisque de nombreux engagements ont été couronnés de succès" outre-Manche, affirme-t-elle.

Le projet dans l'Hexagone va se focaliser sur les sociétés cotées sur l'indice SBF 120, qui regroupe la plupart des plus grosses capitalisations françaises. S'agissant des conseils d'administration français, de grandes avancées ont déjà été réalisées à travers la loi Copé-Zimmermann de 2011 qui a vu s'imposer plus de 40 % de femmes, l'un des taux les plus élevés au monde, souligne Mme Fromaget. Mais cette loi "n'a pas eu le même effet d'entraînement attendu au niveau des instances dirigeantes, à savoir comités de direction et comités exécutifs" qui n'accueillent que 21 % de femmes, développe-t-elle.

L'organisation d'investisseurs se donne comme objectif de voir au moins 30 % de femmes au sein de ces instances d'ici à 2025. La voie du dialogue est privilégiée pour encourager la mixité au sein des postes opérationnels, précise le club, écartant l'hypothèse de moyens de pression.

En cas d'actions jugées insuffisantes de la part des entreprises toutefois, le droit de vote en assemblée générale d'actionnaires pourra être un outil possible. Ce moyen sera "du ressort de chaque société (de gestion) si elle veut exprimer son mécontentement", précise Mme Fromaget. "On veut qu'il y ait un déclic en interne, il ne s'agit en aucun cas de quotas", ajoute la co-présidente de l'organisation.

Avec AFP.