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En bref

HSBC visée par une résolution climatique

Le groupe bancaire est prié "d'expliquer clairement comment il envisage de réduire son implication dans l'industrie des énergies fossiles" au cours des prochaines années. 

Un an après Barclays, c'est au tour de HSBC de subir la pression d'une partie de ses actionnaires en raison de sa politique de financement des énergies fossiles. Selon l'ONG ShareAction, qui coordonne l'opération, une quinzaine d'investisseurs représentant plus de 2 400 milliards de dollars d'actifs sous gestion vont ainsi déposer une résolution au cours de la prochaine assemblée du groupe bancaire britannique. L'objet : appeler ce dernier à "publier une stratégie et des objectifs pour réduire son exposition aux actifs fossiles, à commencer par le charbon, selon un calendrier cohérent avec les objectifs climatiques de Paris".

Une cible qui ne doit rien au hasard, alors que HSBC serait aujourd'hui la deuxième banque accordant le plus de financements aux énergies fossiles d'Europe -seulement devancée par Barclays-, selon un rapport de l'ONG Rainforest Action Network. Elle aurait ainsi fourni quelque 87 milliards de dollars "à certaines des plus grandes sociétés mondiales de combustibles fossiles depuis la signature de l'Accord de Paris (2016-2019)", insiste ShareAction. 

"En octobre 2020, HSBC a annoncé l’ambition d’être une banque 'zéro émission nette' d’ici 2050 au plus tard, une initiative importante compte tenu de la forte exposition de la banque à l’Asie, poursuit l'organisme. Mais cette annonce a été critiquée par les investisseurs et les militants pour l'absence d'engagement en faveur de la réduction du financement de HSBC pour les combustibles fossiles, en particulier le charbon, qui augmente chaque année depuis 2016".

Selon ShareAction, la banque aurait financé des sociétés évoluant dans le secteur des énergies fossiles à hauteur de 1,8 milliard de dollars au cours des quatre mois ayant précédé cette annonce "y compris celles qui construisent de nouvelles infrastructures pour le charbon et les sables bitumineux". "Ces résultats jettent un sérieux doute sur la crédibilité des engagements climatiques de HSBC, l’élimination progressive du financement des combustibles fossiles étant une nécessité absolue pour toute stratégie de neutralité carbone".

Pour être adoptée, cette résolution devra désormais recueillir 75 % des votes au cours de l'AG qui se tiendra en avril 2021. Parmi les quinze investisseurs à l'origine de l'initiative se trouvent les français La Banque Postale Asset Management et Amundi. "Le changement climatique représente un risque systémique. Le secteur financier a un rôle clé à jouer pour soutenir le passage à une économie sobre en carbone et l'alignement sur l'Accord de Paris" a rappelé Caroline Le Meaux, responsable de la recherche, de l'engagement et du vote ESG chez Amundi.