Les risques posés par l’épuisement et la contamination des réserves d'eau pourraient avoir dans les prochaines années des répercussions économiques majeures pour les institutions financières, révèle un rapport publié jeudi par les ONG CDP et Planet Tracker. Celui-ci identifie notamment les institutions les plus "étroitement liées" à "42 entreprises ayant le plus d'impact sur la sécurité de l'eau dans le monde, par la possession d'actions ou l'accord de prêts".
Résultat, les 20 plus grands propriétaires mondiaux (institutions financières et gouvernements nationaux) "détiennent aujourd'hui un total de 2,7 billions de dollars en capitaux propres dans ces entreprises à risques", tandis que "les 20 sociétés financières les plus connues ont fourni des obligations, des prêts et un financement allant jusqu’á 2,5 billions de dollars au cours des 10 dernières années".
En parallèle, un tiers des entreprises financières dont les données 2020-2021 ont été analysées déclarent "ne pas avoir évalué les implications de l'insécurité de l'eau lors de leurs décisions d'investissement ou de prêt", indique le rapport, qui liste "trois actions clés à prendre" : l'évaluation des risques et des incidences, la divulgation des données, et la gestion des risques et des impacts.
"Les entreprises perdent déjà des milliards de dollars de revenus parce qu'elles ne tiennent pas compte de la sécurité de l'eau dans leurs décisions stratégiques à court, moyen et long terme, commente Cate Lamb, directrice mondiale du CDP pour la sécurité de l'eau. Notre nouvelle étude montre que ceci a des répercussions financières importantes non seulement pour les entreprises, mais aussi pour ceux qui les financent. Les institutions financières doivent comprendre à quel point elles sont exposées à ces risques et prendre des mesures immédiates avant qu'il ne soit trop tard".
Au total, 69 % des entreprises cotées ayant répondu au questionnaire du CDP en 2021 étaient, selon le rapport, exposées à des risques liés à l'eau "qui pourraient avoir un impact substantiel sur leurs activités", pour des pertes potentielles estimées à 225 milliards de dollars.