"Les Américains, à nouveau, et quelques autres, font semblant d'ignorer le changement climatique, c'est un déni de réalité dramatique", a déclaré M. Villeroy de Galhau lors d'une conférence organisée à l'Essec. "Aucun chef d'entreprise, aucun responsable financier, aucun dirigeant économique ne peut prétendre sérieusement ignorer (les risques liés au changement climatique, NDLR). A part Trump", a ajouté le gouverneur.
La banque centrale américaine (Fed) a annoncé en janvier son retrait du Network for Greening the Financial System (NGFS), réseau de 140 banques centrales et superviseurs financiers créé en 2017. "Le NGFS a élargi son champ d'action à des sujets qui sont en dehors du mandat du Conseil", avait justifié la Fed, dont le président Jerome Powell répète régulièrement qu'il revient aux parlementaires américains de déterminer les politiques en matière d'environnement.
Mais, a souligné M. Villeroy de Galhau, "on relance encore plus le NGFS, on parle de NGFS 2.0, en disant 'l'Europe, la France, prennent la tête d'une coalition de volontaires où on va se battre contre le changement climatique et pour la finance verte'". "Le risque climatique, aujourd'hui, ça fait partie du risque financier, ça affecte les développements économiques, ça affecte la valeur des biens qui sont financés et donc la sûreté des prêts des banques", a-t-il ajouté.
Par exemple, "si vous financez aujourd'hui une centrale à charbon en étant une banque et en ignorant le risque que ça représente, vous ne faites pas votre métier de sécurité financière". Ne pas reconnaître ce risque "est un déni de réalité. Et c'est vrai tout autant pour les entreprises américaines", selon le responsable de la Banque de France. "La question de l'assurabilité, personne n'en parlait il y a 18 mois. Maintenant certaines usines sont devenues plus difficiles à assurer, certaines installations, même certaines habitations. Pourquoi ? Parce qu'on connaît les risques associés", a-t-il martelé.
Avec AFP