Plusieurs grands acteurs du secteur de l'aéronautique spatiale ont lancé vendredi au Forum de la Paix de Paris une initiative baptisée "Net Zero Space", afin de réduire la pollution de l'orbite terrestre.
Les signataires appellent dans un communiqué à assurer "une utilisation durable de l'espace extra-atmosphérique d'ici à 2030 en prenant des mesures concrètes pour relever le défi urgent de la réduction de la pollution de l'environnement orbital de la Terre." Ces mesures concrètes n'ont toutefois pas été détaillées et aucun engagement contraignant n'est pour l'instant prévu.
L'initiative a été signée par plusieurs grandes entreprises de lancement de satellites comme les Européens ArianeSpaceGroup et Eutelsat ainsi que le Chinois CGSTL ou Astroscale, société américaine d'élimination des déchets spatiaux. L'ONU et le CNES (Centre national d'études spatiales) français sont également parties prenantes.
Quelque 10.000 tonnes de débris circulent aujourd'hui autour de la Terre pour un nombre estimé à 129 millions d'une taille supérieure à un centimètre. Il peut s'agir de satellites inactifs comme de pièces de métal ou d'équipements d'astronautes. Or, "à une vitesse orbitale de 7 à 8km par seconde, même le plus petit objet peut avoir des conséquences redoutables", rappelle le communiqué.
La circulation de ces débris risque de menacer les activités spatiales et d'endommager les satellites en activité, dont la population dépend pour des services aussi basiques que les prévisions météorologiques ou l'orientation par GPS.
Jeudi, la Station spatiale internationale a justement dû manoeuvrer pour éviter un débris, six heures avant le lancement de la mission Crew-3. En 2009, les satellites Cosmos 2251 et Iridium 33 s'étaient percutés, créant au moins 1.800 débris de taille mesurable.
Un risque de saturation de l'orbite basse terrestre
Ces dernières années, le nombre de déchets n'a cessé de croître. Une dynamique qui devrait s'amplifier avec les lancements de méga-projets de constellations de satellites qui doivent fournir un accès plus rapide à internet. SpaceX envisage par exemple d'en lancer 42.000 dans le cadre de son projet Starlink. Amazon, avec son projet Kuiper, veut aussi lancer plus de 3.200 satellites. Les deux géants américains n'ont pour l'instant pas rejoint l'initiative.
Si des projets de collecte des déchets spatiaux existent (une première mission devrait voir le jour en 2025), ils restent pour l'instant minoritaires. "De la même façon qu'avec le changement climatique, on ne peut pas espérer que le recours seul à la technologie sera suffisant pour régler le problème", a affirmé Michel Azibert, d'Eutelsat.
En l'absence de régulation, le risque est donc d'arriver à une saturation de l'orbite basse terrestre (2.000km au dessus du sol) et à un espace inutilisable. "Si les activités spatiales continuent à se développer à ce rythme sans actions claires, l'humanité risque d'obstruer définitivement la voie de l'ultime frontière", alertent les signataires.
Avec AFP.
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