Le Vietnam face au défi du tourisme de masse.
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Vietnam : quand tourisme de masse et folklorisation "ridiculisent l’identité culturelle du pays"

Spécialisée dans le voyage en immersion au Vietnam, l’agence de voyages TTB Travel œuvre depuis plus de 25 ans à combattre idées reçues et folklorisation.

S’il a connu un développement touristique relativement tardif, le Vietnam fait aujourd’hui face à une croissance exponentielle en la matière. Et les chiffres l’attestent, puisqu’en plus des 50 millions de vacanciers locaux qui se ruent vers le littoral chaque été, ce sont 18 millions de touristes internationaux qui étaient évalués rien qu’en 2019. 

C’est pour lutter contre les dérives que peuvent entraîner cet attrait des visiteurs étrangers que l’agence de voyages TTB Travel œuvre au quotidien depuis plusieurs années. "L’agence a été fondée par mon père en 1996. Après une carrière de diplomate, il voulait se lancer dans le tourisme pour casser les idées reçues sur un Vietnam traumatisé par la guerre américaine", confie Van Thai Nguyen, responsable de développement des partenariats au sein de l’entreprise. "Pour l’anecdote, c’est moi qui ai dessiné le logo de l’agence en 1998. J’avais 14 ans à l’époque. Donc, la culture de TTB Travel est très marquée par l’esprit familial. Nous sommes trois générations d’artisans de voyage : mon père, mes deux grandes sœurs, moi-même et un neveu de 20 ans."

 Une lutte contre la folklorisation 

C’est donc en famille que les membres de l’agence s’attellent à relever les défis entraînés par ce tourisme effréné. Leur principal combat : lutter contre la folklorisation. "Faute de compétences techniques, les institutions et les acteurs privés copient maladroitement le modèle des pays voisins (Thaïlande, Singapour, Malaisie). En outre, pour plaire aux touristes occidentaux, ils ont tendance à vendre une image idéalisée qui s’éloigne des réalités du pays. La folklorisation en est directement le résultat."

Mise en scène industrielle, appropriation culturelle, nostalgie d’un ancien passé colonial… ce phénomène de fausse authenticité peut prendre plusieurs formes, assure Van Thai Nguyen, entraînant bien souvent dans son sillage des biais cognitifs chez les touristes.

Au lieu de vivre le vrai Vietnam, ils repartent avec des images d’épinal qui ridiculisent parfois l’identité culturelle du pays. Selon moi, c’est un manque de respect à l’égard du peuple vietnamien." 

 Un tourisme durable 

 Afin de s’éloigner du fantasme occidental et défendre l’authenticité du Vietnam, l’agence propose un "tourisme durable". Elle part du postulat que cette authenticité doit passer par l’implication des communautés locales dans la co-création des activités touristiques. Toutefois, pour que cette implication soit possible, il est primordial que "les communautés en question perçoivent des impacts positifs du tourisme sur leur vie quotidienne".  

Des "impacts positifs" qui reposent sur trois dimensions selon Van Thai Nguyen : l’amélioration des conditions de vie grâce au revenu complémentaire et ponctuel du tourisme ; la valorisation des us et coutumes via l’accueil des touristes ; ainsi que le maintien d’un environnement sans déchets. “Pour chacune des trois dimensions, nous avons mis en place un système très discipliné, que ce soit via la production ou les opérations logistiques sur le terrain”, poursuit-il. 

Favoriser l’émancipation entrepreneuriale  

Plus largement, la mise en application d’un tourisme plus durable est aussi un moyen pour TTB Travel de promouvoir l'émancipation entrepreneuriale des acteurs locaux. Partant du constat que ces derniers sont souvent écartés par "les groupes capitalistes occidentaux", l’agence s’est donnée pour mission de leur donner le pouvoir d’agir.  

En général, nous préconisons 2 à 3 nuits dans chaque étape, afin de favoriser une immersion plus approfondie. Moins d’étapes veut dire moins de distances à parcourir, donc moins d’émission CO2" 

 “On essaie de leur faire comprendre qu’ils peuvent tout à fait partager leur passion auprès d’une audience nouvelle : les touristes étrangers. […] Dans cette optique, le tourisme leur apporte un revenu complémentaire en plus de leur métier de base. Via cette retombée économique directe, nous évitons la fuite en faveur des groupes capitalistes étrangers.” 

 Voyager responsable 

 Le volet environnemental est également un aspect primordial de l’approche de TTB Travel. Ainsi, l’agence limite au maximum la pollution plastique en équipant ses véhicules d’un jerrican d’eau remplissable de 20 litres. "On évite donc d’acheter des bouteilles d’eau en plastique. En moyenne, un touriste consomme 33 bouteilles d’eau par voyage." 

En conciliant enjeux environnementaux et sociaux, l’agence met aussi en avant le slow travel. "Pour avoir la proximité avec les habitants, il faut du temps. Cela implique que l’itinéraire d’un voyage doit être pensé pour que les voyageurs passent suffisamment de temps dans chaque étape. En général, nous préconisons deux à trois nuits dans chaque étape, afin de favoriser une immersion plus approfondie. Moins d’étapes veut dire moins de distances à parcourir, donc moins d’émission CO2". 

En partenariat avec TTB Travel. 

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