Cette nouvelle phase d'interdiction, déjà reportée de juillet 2022 à juillet 2023, est la troisième étape de la mise en place de la ZFE du Grand Paris, la plus grande de France avec 7,2 millions d'habitants, après l'interdiction à la circulation des véhicules non classés et Crit'air 5 en juillet 2019, puis des Crit'air 4 en juin 2021.
Instaurées par la Loi d'orientation des mobilités en 2019 puis renforcées par la Loi Climat de 2021, les ZFE visent à lutter contre la pollution aux particules fines et aux oxydes d'azote, responsables de maladies respiratoires, cardiovasculaires et neurologiques, et d'au moins 40.000 décès par an, selon Santé Publique France.
Considérant qu'il est "matériellement impossible de maintenir l'échéance de restriction des Crit'Air 3" au 1er juillet 2023, la MGP propose un report de 18 mois, au 1er janvier 2025, ce qui correspond au calendrier prévu dans la loi Climat.
Pour justifier sa décision, la métropole rappelle que le gouvernement ne mettra en place de contrôles automatisés pour sanctionner les contrevenants "qu'à compter du second semestre 2024".
La garantie des PTZ "toujours pas effective"
De plus, la garantie par l'Etat des prêts à taux zéro (PTZ) pour faciliter l'achat d'un véhicule propre "n'est toujours pas effective". La vignette Crit'Air 3 concerne les véhicules essence immatriculés avant le 1er janvier 2006 et les moteurs diesel immatriculés avant le 1er janvier 2011.
"On est pragmatiques, il faut un calendrier qui permette une bonne acceptabilité sociale, mais l'Etat n'est pas au rendez-vous", a déclaré à l'AFP Geoffroy Boulard, vice-président de la MGP et maire (LR) du XVIIe arrondissement.
"C'est un enjeu social dans le climat actuel d'inflation, d'autant que plus de la moitié des véhicules concernés sont en Seine-Saint-Denis (département le plus pauvre de France métropolitaine, ndlr)", a-t-il ajouté. Dressant un constat similaire de "procrastination" de l'Etat, socialistes et écologistes plaident toutefois pour un report "court" au 1er janvier 2024, tandis que les communistes souhaitent un report assorti "d'une véritable réforme du régime d'aides".
Les écologistes souhaitent un système de "verbalisation à objectif pédagogique, sans sanctions applicables" à compter du 1er janvier 2024 et jusqu'en janvier 2025. "Un report sec sans conditions sociales ne nous convient pas. Il faudra prévoir une série d'exemptions pour les personnes qui roulent peu ou qui ont des horaires décalés", explique Sylvain Raifaud, co-président du groupe écologiste.
Les communistes préconisent eux de porter les subventions de la métropole de 12 à 65 millions d'euros par an pour aider les ménages à changer de véhicule.
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