L'expéditeur Vincent Grison va se rendre de Rennes au Pôle Nord en solitaire avec son bateau disposant de panneaux solaires.
©Lamas Production
Environnement

Une expédition de Rennes au pôle Nord pour sensibiliser au sort de l'Arctique

Afin de sensibiliser les enfants (et les plus grands) à la protection de l'environnement, en particulier de l'Arctique, un explorateur s'apprête à parcourir 13 000 kilomètres en solitaire depuis Rennes jusqu'au pôle Nord, à vélo, en bateau, ou encore en cerf-volant.

Un "programme éducatif"… C'est ainsi que Vincent Grison, 33 ans, architecte naval de profession qui travaille désormais pour Médecins sans frontières, définit son projet d'expédition. Dès février, il va partir de Rennes en direction du pôle Nord pour huit mois. Un aller-retour qu'il va effectuer en solitaire et partager tout du long avec des élèves en primaire.

Un projet mêlant aventure et éducation à l’environnement

Cette idée lui trotte dans la tête depuis près de cinq ans. "J'ai toujours été passionné de navigation. En 2015, j'ai fait une course transatlantique en solitaire et j'avais envie de réorienter mes activités vers plus d'échanges et de partage autour de mes idées, de mes convictions. J’ai donc décidé de tourner cet engagement vers un projet qui mêlerait aventure et éducation à l’environnement", explique Vincent Grison à ID. C'est ainsi que le projet Expédition Rennes-Pôle Nord est né il y a deux ans. Mais l'aventure n'a vraiment commencé qu'en 2019 pour le skipper, son association Lamas Production et la petite équipe qui travaille avec lui.

Je cherchais un objectif médiatiquement fort par rapport aux problématiques de réchauffement climatique."

"L'idée est de faire découvrir l'Arctique aux enfants en priorité, et ensuite au public qui suivra l'expédition", explique-t-il. "Au début, ce n'était pas dit qu'on aille au pôle Nord. Je cherchais un objectif qui soit médiatiquement fort par rapport aux problématiques de réchauffement climatique, que cela soit attrayant pour que les gens s'approprient le problème, l'idée étant d'être dans une pédagogie d'acceptation et non pas d'opposition au problème". D'après lui, la force du pôle Nord est que tous les enfants le connaissent... alors que personne n’y est jamais allé. "Et comme cette région est touchée quatre fois plus vite que le reste du globe par le réchauffement climatique et que l'on sait maintenant que la banquise va disparaître d'ici deux décennies, c'était idéal", estime Vincent Grison.

Un travail éducatif

Sensibiliser à la préservation de l’environnement en milieu éducatif est ce que cette expédition veut accomplir. Les enfants participant au projet sont majoritairement en CM1 et CM2 et viennent de France mais aussi de Belgique : une classe se trouve par exemple à Bruxelles. Des échanges réguliers et des correspondances avec 3 000 élèves seront ainsi possibles via un ordinateur et un téléphone satellite. "Nous allons même pouvoir faire des visioconférences depuis la banquise si tout va bien", confie le navigateur. "C'est pour qu'ils puissent s'approprier l'expédition et participer à des exercices", précise ce dernier. Vincent Grison a déjà commencé à travailler avec eux, notamment pour trouver le nom du bateau - celui-ci sera baptisé "Breizh Glace".

Une visée scientifique

Si l'objectif premier de l'expédition est la sensibilisation, elle revêt également un aspect scientifique. En collaboration avec un laboratoire, des chercheurs et l'Université Rennes 2, il sera question d'étudier la banquise. Ce sont plus précisément l'imagerie satellite radar et le climat qui feront l'objet de recherches pour mieux comprendre les changements climatiques. "Cela fait deux ans que nous travaillons avec l’Université de Rennes 2 pour développer des outils de détection des glaces. L'outil est quasiment finalisé nous allons pouvoir l'expérimenter", détaille Vincent Grison.

Déplacements en bateau solaire, vélo, cerf-volant…

Afin de parcourir les 13 000 kilomètres du trajet, l'explorateur va user de différents moyens de transport neutres en carbone comme le ski ou le kitesurf mais pas uniquement. Il va se rendre en Norvège en vélo, de là-bas il va rejoindre Spitzberg, un archipel d’îles en se faisant tirer par des cerfs-volants, et ensuite, naviguer sur la banquise, sur un bateau équipé de panneaux photovoltaïques. "Pour des raisons environnementales, il a été décidé d'emporter des panneaux solaires plutôt que des bombonnes de gaz ou de l’essence pour cuisiner."

En deux ans, l'expédition a obtenu 100 000 euros de fonds sur les 110 000 euros nécessaires. L'association vient donc de lancer une campagne de crowdfunding sur le site Helloasso pour les 10 000 euros restants. Comme expliqué dans cette vidéo :

Une somme qui permettra d'investir dans l'antenne satellite. "Le budget est avant tout d’ordre matériel pour une expédition comme celle-ci", explique l'aventurier. Un coût réduit grâce à ses partenaires. L'expédition a en effet été principalement subventionnée par la fondation François Bel, un directeur de photographie et réalisateur spécialiste du documentaire animalier. "Ce monsieur est décédé et sa famille a décidé de créer un fonds afin de participer à l'éducation à l'environnement et au cinéma", relate Vincent Grison. Il a aussi eu l'appui de partenaires, et d'entreprises qui accompagnent le projet en donnant du matériel, comme des combinaisons sèches spécifiques pour la plongée en milieu froid.

 

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