Le responsable du colossal fonds souverain de la Norvège a jugé mercredi qu'il serait "assez difficile" de faire retomber l'inflation mondiale.
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Edito

Sommes-nous impuissants face au changement climatique?

Selon une étude publiée le 11 décembre, la majorité des Français estiment être impuissants face au changement climatique. Tous nos efforts pour agir à notre échelle sont-ils vraiment vains ?

On ne se voile plus la face. Le changement climatique est une réalité. Les gouvernements le savent. Les multinationales le savent. Les citoyens le savent. Une étude publiée cette semaine a confirmé que la grande majorité des Français sont "convaincus que le changement climatique est en cours". 90 % des personnes interrogées estiment que le phénomène est lié à l’activité humaine. Mais selon les résultats de l’étude, malgré cette prise de conscience, la plupart des Français considèrent que ce n’est pas à eux d’agir pour y mettre fin. Pour eux, ce sont les gouvernements et multinationales qui ont cette responsabilité.

Qui doit agir ?

Comment les blâmer quand on sait que 70 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales sont émises par seulement 100 entreprises… Comment ne pas se sentir impuissant même en tentant d’adopter quelques petits gestes éco-responsables tout en observant les entreprises qui continuent à polluer et les gouvernements incapables de s’accorder pour limiter le réchauffement climatique en dessous des 1,5°C ? Comment ne pas avoir l’impression de ramer dans le vide ? Des objectifs et des volontés – de limiter le réchauffement climatique, de favoriser les énergies renouvelables – se dessinent, mais les actes concrets se font attendre. La difficulté des Etats à s’accorder sur un texte d’application de l’accord de Paris cette semaine à Katowice en Pologne en est un triste symbole.

Mais est-ce une bonne raison de cesser ses efforts et de décider de rester cloisonné dans un mode de vie qui ne prend pas du tout en compte ces enjeux ? Manger moins de viande, économiser l’énergie, réduire le gaspillage, éviter le plastique, ne pas acheter ce dont on n'a pas besoin… Changer ses habitudes pas à pas, si cela ne va pas avoir un effet considérable au premier abord, a de nombreuses vertus : permettre à chacun de se sentir en cohérence avec ses valeurs en faisant sa part, inciter les autres à faire de même et enfin, une fois l’effet boule de neige bien lancé, si tout le monde s’y mettait, délivrer un signal fort aux gouvernements et entreprises, qui n’auraient pas d’autre choix que de s’adapter aux exigences des citoyens et consommateurs. "Il est encore temps !" scandait-on aux marches pour le climat de samedi dernier. Ce n’est pas le moment de laisser tomber. Il est encore temps d’agir pour préserver l’Homme et la Planète.