Les solutions technologiques comme les carburants de synthèse ou les biocarburants "sont insuffisantes à elles seules pour respecter l'accord de Paris, il est impératif de réduire dès maintenant le trafic" aérien qui pesait pour 7% des émissions françaises de CO2 en 2019, souligne cette fédération d'associations de défense de l'environnement dans une étude dévoilée jeudi.
Leur mesure phare est la création d'une "taxe grands voyageurs" cochant "toutes les cases" et qui fonctionnerait à l'inverse du système de fidélités des "miles": plus un passager prend l'avion, plus le prix unitaire d'un billet augmente.
"L'ambition de ce rapport était d'avoir une évaluation qui ne se borne pas à la question climatique mais qui intègre la question de la justice sociale", a déclaré à l'AFP Alexis Chailloux coordinateur du rapport. Selon lui, "le principal résultat" mis en évidence par le rapport, "c'est l'injustice fiscale qu'on observe aujourd'hui en France".
Un "outil fiscal" priomordial
Alors que les Français qui partent en vacances en voiture paient une taxe sur le carburant, ceux qui voyagent en train, sur l'électricité, la taxe est "minime" sur les billets d'avion ce qui est particulièrement injuste" au vu de la sociologie des passagers aériens "qui auraient les moyens de payer cette taxe", fait-il valoir.
Alexis Chailloux estime qu'il "serait incompréhensible de ne pas se servir de cet outil fiscal" où moment où le nouveau Premier ministre Michel Barnier prône "la justice fiscale" et a demandé aux contribuables les plus riches un effort accru pour redresser les finances publiques
Selon la modélisation du Réseau Action Climat (RAC), cette mesure permettrait également de baisser les émissions du secteur aérien de 13,1%, tout en faisant peser l'essentiel de l'effort sur les passagers les plus réguliers et en générant 2,5 milliards d'euros de recettes.
Pour aller plus loin : "Vacances écolo, mode d'emploi"
Elle contribuerait également, selon le RAC, à "sécuriser la relance ferroviaire". Parmi d'autres propositions figurent l'interdiction des jets privés, la suppression des vols courts ou l'instauration d'un quota d'un aller-retour par an et par personne.
Le transport aérien est utilisé "surtout par les personnes aisées, urbaines, diplômées et plutôt jeunes pour partir en vacances", souligne le Réseau Action Climat, qui compte notamment le WWF, Greenpeace et Les amis de la Terre parmi ses membres.
Les 20% des ménages les plus aisés concentrent ainsi 42% des émissions de l'aérien, très majoritairement pour leurs loisirs.
Avec AFP.