A 37 ans, la Lyonnaise aux sages lunettes rondes a déjà exercé dans le secteur bancaire (BNP Paribas), puis de l'assurance (Axa) avant de se faire élire députée de l'Essonne en 2017.
L'élection au Parlement a pris des airs de retour aux sources pour cette petite-fille d'agriculteurs du plateau de Saclay, situé dans la circonscription voisine.
"Sûre d'elle"
Mère de trois enfants, cette catholique a été convertie au macronisme en janvier 2017 par "un appel d'un certain Emmanuel".
Avant de rejoindre les marcheurs, Amélie de Montchalin avait cheminé - sans s'encarter - à droite : d'abord lors d'un stage de deux mois comme assistante de Valérie Pécresse en 2007 puis en envoyant des notes à Alain Juppé, candidat en 2016 à la primaire de la droite.
A son arrivée au Palais Bourbon, elle devient cheffe de file des députés En Marche à la commission des Finances puis numéro 2 du groupe parlementaire.
Des premiers postes où elle exerce son "autorité naturelle", quitte à accentuer "un côté maîtresse d'école", selon l'expression d'une source syndicale de la fonction publique.
"Elle est sûre d'elle, de ses positions et de ce qu'elle fait", assène une autre source syndicale, qui regrette de ne pas avoir été "beaucoup écoutée" par la ministre.
Plusieurs interlocuteurs soulignent à l'inverse sa capacité à dialoguer depuis son arrivée à la Fonction publique en juillet 2020, après une première expérience gouvernementale comme secrétaire d'Etat aux Affaires européennes (2019-2020).
Titulaire du premier ministère de la Fonction publique de plein exercice depuis 2017, Amélie de Montchalin a eu "les coudées franches", souligne Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT Fonctions publiques.
Bien plus que son prédécesseur, Olivier Dussopt, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Action et des Comptes publics, qui a connu de vives tensions avec les syndicats autour de la loi de transformation de la fonction publique de 2019.
"En mission"
"Ce qui m'a impressionné", confie une source au sein de l'administration, "c'est sa capacité à faire aboutir les projets", comme le financement par l'employeur des mutuelles des agents publics ou la suppression de l'ENA.
Son passage a aussi été marqué par la nomination de plusieurs femmes à des postes clés de l'administration et de la haute fonction publique.
Au gré d'une forte présence médiatique et de multiples déplacements, Amélie de Montchalin a réussi "à incarner et à porter un discours sur la fonction publique", applaudit la source au sein de l'administration.
Le "discours" a cependant pu fluctuer, par exemple sur la question du dégel du point d'indice, promis en toute fin de quinquennat après avoir été jugé pendant des mois comme une mesure coûteuse et insuffisamment ciblée.
"Elle n'a pas de projet politique", la tacle la sénatrice communiste Eliane Assassi, rapporteure de la commission d'enquête sur l'influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques, qui a auditionné la ministre en janvier.
"C'est une techno pur jus, un soldat, elle est en mission plutôt qu'en fonction", cingle l'élue de Seine-Saint-Denis, qui a dénoncé dans son rapport l'ampleur "tentaculaire" du recours par l'Etat aux cabinets de conseil.
Un maire de la circonscription d'Amélie de Montchalin est plus nuancé, jugeant qu'elle "fait le job": "Ce n'est pas la fille la plus fun de la planète" mais elle est "directe, solide et bosseuse. On travaille bien".
Et la collaboration pourrait se poursuivre, puisque la ministre "sera du combat des législatives".
Avec AFP/ Par Damien GAUDISSART
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