Si l'humanité continue à vivre à ce rythme, elle pourrait avoir besoin de deux planètes d’ici 2030.
©Natalia Riabchenko/Shutterstock
DOSSIER

Quelles sont les solutions possibles pour que l’humanité ne vive plus à crédit ?

Depuis 1970, la date du jour du dépassement ne cesse d’avancer. Néanmoins, en prenant des mesures drastiques, l’humanité pourrait voir cette date butoir reculer fortement. Alors, imaginer une planète Terre qui ne vit plus à crédit d’ici quelques années, douce utopie ou défi envisageable ?

L’humanité demande à la Terre plus que ce qu’elle est en capacité de produire de façon durable c’est-à-dire sans impact pour les générations futures. Un constat valable depuis 1971 et dont les raisons sont criantes. La déforestation tout d’abord. Selon une étude américaine publiée dans la revue Sciences, 50 000 km2 de forêts en moyenne ont été perdus chaque année entre 2001 et 2015, entraînant dans son sillage une augmentation colossale du taux de CO2 dans l’atmosphère. La pêche aussi pose problème, puisqu’en 2018, ce sont plus de 171 millions de produits aquatiques qui ont été pêchés. L’humanité surexploite les écosystèmes pour permettre aux près de 8 milliards d’êtres humains de boire, se nourrir, se vêtir, se déplacer, se chauffer et consommer de nombreux biens et services. Si elle continue à ce rythme, nous pourrions avoir besoin de deux planètes d’ici 2030.

Et les pays riches semblent être les principaux responsables de ce constat : selon l’ONG Global Footprint Network, qui calcule le jour du dépassement, les pays riches ont une empreinte écologique cinq fois plus élevée que les pays en développement.

Limiter l’épuisement des ressources !

Le problème majeur qui se pose aujourd’hui et pour lequel le "Jour du dépassement" devrait notamment alerter est celui de l’épuisement de nos ressources, ressources pourtant indispensables pour nous alimenter, nous loger, nous déplacer et répondre à tous nos autres besoins.

Les ressources non-renouvelables (métaux, minerais, hydrocarbures) finiront ainsi par nous faire défaut assez rapidement : le sable, par exemple, qui permet de concevoir le béton, et que les carrières produisent moins. L’Homme l’extrait dans les rivières et les mers et océans, perturbant tout un éco-système au passage. Certains métaux viendront par ailleurs à manquer d’ici 2030, comme le cuivre, le zinc, ou l’or.

Quant aux ressources renouvelables, elles ne le sont pas à l’infini : les sols, par exemple, sont de plus en plus exploités : l’agriculture intensive essouffle les terres cultivables. L’eau, l’halieutique et la biomasse sont également concernés.  Selon le Groupe International d’Experts sur les Ressources (GIER), l’extraction des ressources a été multipliée par 15 entre 1900 et 2015 ! La faute notamment… au consumérisme de masse et à la révolution numérique de ces dernières décennies, très gourmande en énergie et en métaux.

Mais aussi… en finir avec les énergies fossiles ?

Par ailleurs, si les énergies fossiles sont nocives pour notre atmosphère, une alternative tend à beaucoup plus d’écoresponsabilité : les énergies renouvelables. Ces dernières possèdent de nombreux avantages parmi lesquels la durabilité, l’écologie puisqu’elles ne polluent pas, la résilience, etc. Selon le rapport de 2018 de l’Agence Internationale de l’Énergie, elles constitueraient aujourd’hui 16,4% de la consommation finale d’énergie dans le monde. Un chiffre en constante évolution puisque, toujours d’après ce même rapport, la production d’énergie éolienne a par exemple été multipliée par 226 entre 1990 et 2016. Les énergies renouvelables semblent donc une piste à suivre si l’on veut un jour que l’humanité ne vive plus à crédit. La prise de conscience écologique, la baisse des coûts des matériaux ainsi que l’amélioration des technologies sont autant de facteurs qui annoncent des perspectives d’avenir positives pour les énergies renouvelables. 

Un défi à la portée de chaque individu 

À son échelle, chaque individu doit aussi apporter sa pierre à l’édifice, grâce à de petits gestes et des choix de consommation qui font la différence. Comment ? En luttant autant que possible contre le gaspillage alimentaire tout d’abord. Il est primordial d’acheter les bonnes quantités, de ne pas jeter le surplus et de cuisiner les restes au maximum. Selon les chiffres de l’ADEME, ce gaspillage qui représente près de 50 kg par an et par personne (30 kg pour les repas pris à la maison + 20 kg pour les repas à l’extérieur) aurait d’ailleurs un coût financier conséquent : 100 euros par an et par foyer en France.

Viande, poisson, produits laitiers… Il est également important de revoir sa consommation de produits animaux à la baisse.  Il faut en effet consommer de l’énergie pour cultiver les céréales qui alimenteront les animaux, transporter les marchandises, stocker, réfrigérer la nourriture ! Privilégiez si possible la qualité, avec des produits locaux, à la quantité…

Autre axe d’amélioration : en finir avec renouvellement trop rapide de nos vêtements et objets. Aujourd’hui, on achète plus de vêtements que l’on garde moins longtemps ! Idem du côté de nos téléphones, que 88 % des Français renouvellent alors que l’ancien fonctionne encore, obsolescence culturelle oblige, pour être à la pointe de la tendance ! "Si en France, la durée d’usage moyenne de l’ensemble des smartphones était augmentée d’un an, 181 000 tonnes de CO2 seraient évitées, soit l’équivalent des émissions annuelles d’une ville de 45 000 habitants », rappelait à ce sujet le ministère de la Transition Écologique et Solidaire dans le cadre de sa campagne "Nos objets ont plein d'avenirs", lancée fin novembre 2019.

À l’instar de l’année 2020, qui a connu un recul de la date du jour du dépassement de trois semaines, un changement massif est donc possible à moyen terme si nous nous lançons le défi de la transition écologique. De nouveaux modèles de production et de consommation sont en train d’émerger comme l’économie circulaire (relire à ce propos le guide de l’ADEME : "L’économie circulaire en 10 questions").

Au point d’espérer de ne plus vivre à crédit d’ici quelques années ? Si le challenge paraît a priori compliqué, il n’est cependant pas impossible.   

Pour aller plus loin, direction l'infographie de l'ADEME sur le jour du dépassement réalisée en partenariat avec QQF et l’AFD, par ici. Et pour retrouver notre dossier intégral sur le Jour du dépassement, c'est par  !

©ADEME

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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